La Premier League, parc du cinquantenaire belge

Lukebakio, 50e Belge de Premier League !

En entrant en jeu face à West Ham le 10 février dernier, Dodi Lukebakio est devenu le cinquantième belge à évoluer en Premier League.

De Philippe Albert à Laurent Depoitre en passant par Vincent Kompany, Gilles De Bilde ou encore Eden Hazard, nous vous invitons à vous plonger dans les méandres des histoires belges du championnat le plus médiatique du monde.

Pour cette occasion, nous avons retrouvé les pionniers, nous mettons à l'honneur ceux qui ont été adulés et nous nous rappelons les noms de quelques étoiles filantes. Le tout en photos, vidéos et saupoudré d'un quizz pour tester vos connaissances des parcours de nos compatriotes outre-Manche !

Le temps des pionniers

Au moment de dresser la liste des 50 Belges qui ont connu la Premier League, nous avons décidé de les répartir en plusieurs catégories. Dans celle des pionniers, nous retrouvons sept joueurs qui ont tous franchi le cap avant la fin du 20e Siècle.

Philippe Albert, le tout premier

Pour qui connaît bien le quartier, le pub The Strawberry est bien plus qu’un chaleureux estaminet pris d’assaut les jours de match et où l’on s’empresse d’engloutir une dernière Newcastle Brown Ale avant de prendre place à Saint James’ Park, juste de l’autre côté de la chaussée.

Tout juste la double porte franchie, il suffit de lever un peu la tête pour apercevoir celle dessinée de Philippe Albert dans une fresque dédiée aux serviteurs mythiques du club. Sur chaque mur de l’établissement, sont également fixées pour l’éternité des photos à la gloire des Magpies.

Parmi elles, un cliché où l’on voit Philippe Albert toiser d’un large sourire hilare Juninho Paulista, le joueur de Middlesbrough. Le petit Brésilien qui accuse une bonne quinzaine de centimètres de différence sous la toise pointe un index aux allures réprobatrices sous le nez du géant Bouillonnais. Rigolo.

Dans le onze historique du club

C’est que l’actuel consultant de la RTBF a laissé un souvenir indélébile de son passage chez les Geordies, et pas seulement au Strawberry. Chaque fois qu’il retourne à Newcastle, il lui est impossible de parcourir plus de vingt mètres sans qu’il ne se fasse accoster. Autographe et/ou selfie, Philippe prend le temps qu’il faut pour contenter tout le monde.

Figurant dans le onze historique du club aux côtés notamment de Shearer et de Gascoigne, Albert ne cessera d’enthousiasmer la mémoire collective sur les bords de la Tyne. Depuis le 20 octobre 1996, jour où Newcastle explosa Manchester United (5-0), l’Ardennais est rentré dans la légende. En cause, son lob astucieux clôturant la série et mystifiant Schmeichel : "Si je me loupais sur ce coup-là, ce n’était pas bien grave puisquà 4-0, plus rien de fâcheux ne pouvait nous arriver. Techniquement, ce n’était pas un geste facile à réaliser, surtout pour un défenseur" confiera-t-il à notre collègue Lee Ryder de l’Evening Chronicle, à l’occasion du vingtième anniversaire de cette victoire mémorable : "Dans cinquante ans, on en parlera encore…"

Philippe Albert (Newcastle 1994-1999) : 96 matchs/8 buts/ 5 assists.

Après quatre saisons dorées sous la houlette de Kevin Keegan, lui qui avait insisté pour que le Diable rouge vienne exercer son talent au Northumberland, Albert dut plier bagage, Ruud Gullit ne croyant plus en ses capacités. Ici aussi, on peut parler d’exil doré à Fulham où le président Al-Fayed avait entretemps embauché King Kev’. Des retrouvailles magiques pour Philippe et s’accompagnant d’une montée dans l’antichambre de la crème anglaise: "C’est le meilleur entraîneur que j’ai jamais eu. Respectueux du public, il proposait un jeu offensif et ne changeait pas ses principes à l’extérieur."

Le 10 avril 1999, le titre étant déjà chose acquise, le chairman égyptien invita Michael Jackson pour célébrer dignement l’événement. À l’issue de la rencontre (victoire 2-0 face à Wigan), le Roi de la Pop posa avec les Cottagers pour une chouette photo-souvenir que chaque joueur reçut quelques jours plus tard, dédicacée par le chanteur américain. Elle vaut aujourd’hui son pesant d’or.

Philippe Clément et ses douze sorties sous la vareuse de Coventry

Philippe Clément a dû patienter six mois avant de réaliser son rêve: évoluer dans un club de Premier League!

Au terme de la saison 1997-98, alors qu'il brillait au Racing Genk vainqueur de la Coupe nationale et qu'il venait d'enfiler sa première cape de Diable rouge dans un match contre la Norvège, il s'est lié à Coventry City pour quatre saisons: "J'aurais déjà dû rallier ce club lors du mercato d'hiver. L'accord avait été conclu entre le Racing et le club anglais. Si j'ai dû patienter six mois avant d'entériner ce transfert que j'appelais de tous mes vœux, c'est parce qu'Aimé Anthuenis, alors entraîneur à succès du Racing, avait menacé de démissionner si Genk me laissait partir. Aimé m'a longuement expliqué son mouvement d'humeur. Je me suis laissé convaincre. Mais j'ai décliné la proposition de prolongation de contrat que m'avait soumise Remi Fagard, le président du Racing. Ce dernier m'offrait pourtant un contrat de… huit ans", se rappelle-t-il.
Regis Genaux l'avait précédé à Coventry City, une saison auparavant. Il n'y avait pas connu un grand succès. L' échec de l'ex-Standardman n'avait pas refroidi Philippe Clement: "Regis était un tout autre joueur que moi".

"Gordon Strachan me connaissait à la perfection"

À cette époque, Philippe Clément était très convoité: "Une dizaine de clubs étrangers s'intéressaient à moi. Le Borussia Dortmund, notamment, insistait beaucoup. Mais je tenais absolument à découvrir la Premier League et à défier les grands joueurs qui brillaient dans ce championnat. J'ai opté pour Coventry parce que son entraîneur m'avait convaincu de rallier ce club. Il se nommait Gordon Strachan, l'ancien coach national écossais. Strachan me connaissait à la perfection. Il m'avait personnellement vu évoluer à cinq reprises. Il avait compulsé 30 rapports de scouting me concernant".

L'Anversois n'allait évoluer qu'une saison en Angleterre.
Les deux premiers mois de présence de Clément à Coventry répondirent aux attentes communes. "J'avais livré des matches amicaux prometteurs. Lors du dernier d'entre-eux, au Pays de Galles, je me suis blessé, gravement, à un œil. Au point qu'il s'en est fallu de quelques millimètres pour que je perde cet œil. L'opération était délicate. Elle m'a empêché de jouer pendant trois mois. Les trois premières semaines, je ne pouvais même pas courir."

"Mc Allister refusait de jouer avec moi"

C'est quand il fut rétabli que les choses se gâtèrent pour Philippe Clement: "Quand j'ai pu reprendre l'entraînement avec les autres joueurs convalescents de Coventry, j'ai serré la main de chacun d'eux quand je les ai revus. L'un d'eux a refusé de me tendre la sienne: Gary Mc Allister." Le capitaine de l'équipe revenait, lui, d'une blessure sérieuse au ligament croisé. Il avait 34 ans. "J'ignorais, à l'époque, que le club m'avait engagé pour le remplacer, à terme".

Mc Allister avait réellement pris Clément en grippe: "Il refusait de jouer avec moi. Il ne me cédait pas le ballon, il exagérait sa frustration quand je manquais un service. Cette situation m'affligeait. Mes équipiers ont tenté de raisonner Mc Allister. En vain. Je ne me sentais plus à mon aise dans ce club. Je m'en suis ouvert à l'entraîneur. Il a tenté de me faire patienter: 'Gary est vieux. Il jouera encore un an au maximum. Tu es son successeur' m'avait-il annoncé".

Philippe Clément ne se laissa pas fléchir. "Je ne voulais pas courir le risque de manquer l'Euro 2000. J'ai choisi de rallier le Club Bruges. Je ne l'ai jamais regretté"…

Bruges se délesta d'un million d'euros (40 millions de FB) pour acquérir Clement. Coventry avait payé le même prix à Genk pour le faire venir en Angleterre.

Gilles De Bilde, le premier transfert belge entre deux clubs de Premier League

1999-2001. À une époque où les Belges faisaient figure de curiosité, Gilles De Bilde passe deux saisons en Premier League, à Sheffield Wednesday d'abord puis à Aston Villa ensuite, qui le marquent considérablement "Parce que la bouffe était mauvaise (rires) et parce que je ne me rappelle pas avoir beaucoup vu le soleil", s'amuse-t-il.

Vécue comme une révolution, la fondation de la Premier League a permis d'amorcer une tendance qui n'a fait que se confirmer. Sur de nombreux points. À commencer par l'émergence d'une puissance financière déjà palpable.
"Je jouais au PSV, un grand club européen qui jouait le titre et la Ligue des Champions, mais qui payait aussi nettement moins qu'un club comme Sheffield ou Aston Villa qui étaient en milieu de classement", rappelle De Bilde.

"La Ligue des Champions chaque week-end"

La manière de vivre le football, d'appréhender son métier provoque un nouveau sourire mais trahit aussi une réalité toujours aussi appréciée 20 ans après.

"En fait, à l'époque, j'avais trois choix", se remémore l'attaquant. "Je pouvais prolonger au PSV, partir en Italie ou en Anglererre. J'en avais parlé avec Johan Walem, avec Régis Genaux. Une des raisons pour lesquelles j'ai préféré aller en Angleterre, c'est qu'en Italie, les mises au vert étaient trop longues et qu'il y en avait trop. Et comme je détestais cela quand j'étais joueur... (rires)", souligne celui qui a été le premier Belge à atteindre la barre des 10 buts sur une saison, en 1999/2000 dans une compétition aux balbutiements de sa domination actuelle.

"Le championnat en lui-même était déjà d'un très haut-niveau. Tu évoluais à chaque fois dans des stades magnifiques, face à des grosses équipes. Question stade, question ambiance, question niveau et question public, c'était énorme. Tu jouais presque un match de Ligue des Champions chaque week-end", poursuit l'ancien attaquant avant de pointer une différence majeure avec la génération actuelle: "à notre époque, aucun joueur n'évoluait à Chelsea ou à Manchester City", souligne celui dont les deux anciens clubs ne fréquentent plus l'élite.

"Aujourd'hui, il y a des Belges dans chaque grand club. Les meilleurs belges vont dans les meilleurs clubs anglais et sont les plus décisifs. La Belgique de l'époque n'était pas celle de maintenant". Et ressemblait à un terreau moins fertil pour la Premier League.

Quand De Bilde et Strupar s'affrontent... et marquent tous les deux.

La liste complète des sept pionniers

  1. Philippe Albert (Newcastle 1994-1999) : 96matchs/8 buts/5 assists

  2. Marc Degryse (Sheffield Wednesday 1995-1996): 34 matchs/ 8 buts/ 5 assists

Le plus beau but de Degryse en Premier League ?

  1. Régis Genaux (Coventry City 1996-1997): 4 matchs/ 0 but/ 0 assist

  2. Philippe Clément (Coventry City 1998-1999): 12 matchs/ 0 but/ 1 assist

  3. Gilles De Bilde (Sheffield Wednesday, Aston Villa 1999-2001): 42 matchs/ 10buts/ 3 assists

  4. Branko Strupar (Derby County 1999-2002): 36 matchs/ 15 buts/ 0 assist

  5. Cédric Roussel (Coventry City 1999-2001) : 39 matchs/ 8 buts/ 6 assists

Tous les buts de Cédric Roussel avec Coventry City.

Les étoiles filantes

Forcément, sur 50 joueurs, plusieurs n'ont connu qu'une gloire éphémère en Premier League. Certains, Daniel Van Buyten en tête, ont brillé ailleurs. D'autres ont disparu des écrans. Petit passage en revue des quinze joueurs que nous avons classé dans cette catégorie peu envieuse des étoiles filantes:

Adrian Bakalli (Watford 1999-2000) : 2 matchs\/0 but\/ 0 assist

Adrian Bakalli (Watford 1999-2000) : 2 matchs/0 but/ 0 assist

Luc Nilis (Aston Villa 2000-2001) : 3 matchs\/ 1 but\/ 0 assist

Luc Nilis (Aston Villa 2000-2001) : 3 matchs/ 1 but/ 0 assist

Nico Vaesen (Birmingham 2002-2003\/2005-2006) : 31 matchs\/ 0 but\/ 0 assist\/ 7 clean sheets

Nico Vaesen (Birmingham 2002-2003/2005-2006) : 31 matchs/ 0 but/ 0 assist/ 7 clean sheets

Jonathan Blondel (Tottenham 2002-2004) : 2 matchs\/ 0 but\/ 0 assist

Jonathan Blondel (Tottenham 2002-2004) : 2 matchs/ 0 but/ 0 assist

Daniel Van Buyten (Manchester City 2003-2004) : 5 matchs\/ 0 but\/ 0 assist.

Daniel Van Buyten (Manchester City 2003-2004) : 5 matchs/ 0 but/ 0 assist.

Jelle Van Damme (Southampton, Wolverhamtpon 2004-2005\/ 2010-2011) : 12matchs\/ 1 but\/ 1 assist.

Jelle Van Damme (Southampton, Wolverhamtpon 2004-2005/ 2010-2011) : 12matchs/ 1 but/ 1 assist.

Carl Hoefkens (West Bromwich 2008-2009) : 10 matchs\/ 0 but\/ 0 assist.

Carl Hoefkens (West Bromwich 2008-2009) : 10 matchs/ 0 but/ 0 assist.

Geoffrey Mujangi Bia (Wolverhampton 2009-2011) : 4 matchs\/ 0 but\/ 1 assist.

Geoffrey Mujangi Bia (Wolverhampton 2009-2011) : 4 matchs/ 0 but/ 1 assist.

Anthony Vanden Borre (Portsmouth 2009-2010) : 19 macths\/ 0 but\/ 2 assists.

Anthony Vanden Borre (Portsmouth 2009-2010) : 19 macths/ 0 but/ 2 assists.

Ruud Boffin (West Ham 2010-2011) : 1 match\/ 0 but\/ 0 assist\/ 0 clean sheet.

Ruud Boffin (West Ham 2010-2011) : 1 match/ 0 but/ 0 assist/ 0 clean sheet.

Roland Lamah (Swansea 2012-2014) : 14 matchs\/ 2 buts\/ 2 assists.

Roland Lamah (Swansea 2012-2014) : 14 matchs/ 2 buts/ 2 assists.

Steve De Ridder (Southampton 2012-2013) : 4 matchs\/ 0 but\/ 0 assist.

Steve De Ridder (Southampton 2012-2013) : 4 matchs/ 0 but/ 0 assist.

Vadis Odjidja (Norwich 2015-2016) : 10 matchs\/ 0 but\/ 2 assists.

Vadis Odjidja (Norwich 2015-2016) : 10 matchs/ 0 but/ 2 assists.

Obbi Oularé (Watford 2015-2016) : 2 matchs\/ 0 but\/ 0 assist.

Obbi Oularé (Watford 2015-2016) : 2 matchs/ 0 but/ 0 assist.

Jonathan Benteke (Crystal Palace 2016-2017) : 1 match\/ 0 but\/ 0 assist.

Jonathan Benteke (Crystal Palace 2016-2017) : 1 match/ 0 but/ 0 assist.

Les princes

Parmi les 50 joueurs issus du plat pays ayant foulé les pelouses de Premier League, nous en distinguons douze qui ont particulièrement réussi leur pari. Ces douze-là ont été adulés par leurs supporters. Et même si certains ont connu de mauvaises passes, ils ont tous marqué l'histoire de leur club et continuent à le faire, à l'exception de Thomas Vermaelen, parti briller au FC Barcelone. Nous les passons en revue dans notre vidéo ci-dessous:

Made in England

Certains Belges ont été formés en France, d'autres aux Pays-Bas. Eux ont opté pour l'Angleterre, ralliant parfois de très grands clubs dès leur plus jeune âge.

Ritchie De Laet (Manchester United, Norwich, Leicester City 2008-2010/2011-2012/2014-2016 : 47 matchs/ 2 buts/ 1 assist) a débarqué à Manchester United en profitant du partenariat liant les Red Devils à l'Antwerp, faisant ses classes dans l'ombre.

Les buts et assists de De Laet sous la vareuse de Leicester.

Adnan Januzaj (Manchester United, Sunderland 2013-2017: 75 matchs/ 5 buts/ 6 assists) a lui été nettement plus mis en lumière, parvenant même à être le seul rayon de soleil d'une bien terne saison 2013/14, pour confirmer son statut de joueur de l'année de l'Academy.

Quand Manchester United découvrait le talent d'Adnan Januzaj...

Manchester City est aussi venu faire son marché en Belgique, y repérant d'abord Dedryck Boyata (Manchester City, Bolton 2009-2012/ 2013-2015 : 27 matchs/ 1 but/ 0 assist) qui restera comme le seul joueur de sa génération à avoir percé en équipe première. Ce qui atténuera peut-être les regrets d'avoir succombé aux sirènes anglaises.

L'unique but de Boyata sous la vareuse de Manchester City.

Jason Denayer (Sunderland 2016-2017 : 24 matchs/ 0 but/ 0assist) a un temps été son concurrent. Mais lui aura dû aller à Sunderland pour connaître son baptême en Premier League.

Preuve que le raissonement de l'entourage de Julien Ngoy (Stoke City 2016-2018) : 6 matchs/ 0 but/ 0 assist "qui ne voulait pas partir dans un trop gand club" avait quelque chose de pertinent pour l'international espoir qui a malgré tout dû être prêté à Walsall en D3 en janvier pour enfin grappiller du temps de jeu.

Une denrée après laquelle Charly Musonda (Chelsea 2017-2018 : 3 matchs/ 0 but/ 1 assist) a longtemps couru. Avant, lui aussi, de s'exiler au Celtic Glasgow.

Les incompris

Emile Mpenza, deuxième échec belge à City

Le passage d'Emile Mpenza à Manchester City reste assez improbable. À l'époque, City n'est qu'une anonyme équipe de Premier League qui lutte chaque saison pour son maintien. L'attaquant y signe alors qu'il évolue au Qatar et que Daniel Van Buyten a connu une mauvaise expérience au sein de ce même club, deux ans plus tôt. Il assiste au fameux coup de poing de Joey Barton à Ousmane Dabo mais se retrouve aussi expédié vers la sortie au bout de deux ans.

Il faut dire que sa seconde saison avait été particulièrement délicate en raison du décès de sa maman. Son contrat aurait dû être prolongé s'il avait atteint les 15 titularisations mais ce ne fut pas le cas. L'attaquant s'en ira à Plymouth escorté par une forme d'incompréhension qui a également accompagné Kevin Mirallas en Grèce.

Mirallas, doué mais irrégulier

Durant ses six ans à Everton, le Liégeois a été continuellement ou presque branché sur courant alternatif, un coup très haut, un coup très bas, sans jamais parvenir à se défaire cette image de joueur vraiment doué, mais aussi franchement irrégulier. Ce que les supporters des Toffees lui reprocheront à son départ.

Kevin Mirallas (Everton 2012-2018) : 151 matchs\/ 29 buts\/ 20 assists

Kevin Mirallas (Everton 2012-2018) : 151 matchs/ 29 buts/ 20 assists

Pullis, la bête noire de Sébastien Pocognoli et Nacer Chadli

L'incompréhension peut prendre différentes formes. Avec les supporters. Mais aussi avec les entraîneurs, ce qui est nettement plus problématique. Tony Pullis a dirigé dans sa carrière deux Belges pour un résultat désastreux au final.

Seul motif de satisfaction de WBA à l'arrivée du technicien, Sébastien Pocognoli a immédiatement été mis au placard sans une once d'explication par l'homme à la casquette. De quoi ruiner une partie de son rêve. Nacer Chadli, lui, a dû être soulagé au moment de l'éviction de son ex-entraîneur à qui il s'était opposé cet été. En cause, une divergence de vue sur la préparation de pré-saison et Chadli avait préféré s'entretenir de son côté plutôt que de rallier l'Autriche et le stage archaïque de Pullis.

Sébastien Pocognoli (West Bromwich 2014-2016) : 16 matchs\/ 0 but\/ 1 assist

Sébastien Pocognoli (West Bromwich 2014-2016) : 16 matchs/ 0 but/ 1 assist

Origi et Batshuayi ont souffert de la concurrence

Divock Origi et Michy Batshuayi ont également connu quelques petits problèmes avec leurs entraîneurs respectifs. Le crédit dont le premier jouissait aux yeux de Jurgen Klopp a fini par se dissiper dans un climat de doutes réciproques. Le second a été la victime collatérale du conflit entre Antonio Conte et sa direction, avec une utilisation à contre-emploi et un départ en prêt à Dortmund. Où il s'éclate désormais après avoir pourtant inscrit le but du titre…

Les nouveaux conquérants

À eux quatre, ils comptabilisent 109 rencontres de Premier League. Voir débarquer Steven Defour en Angleterre avait quelque chose de surprenant. Mais le milieu, d'abord utilisé avec parcimonie, a fini par assimiler l'intensité physique de ce championnat où il a brillé avant de se blesser.

Le défi athlétique imposé par la Premier League colle par contre plus au profil de Christian Kabasele et Laurent Depoitre. Le Liégeois a pourtant dû digérer lors de sa première saison de nombreuses blessures en raison d'une préparation physique avortée. Et l'objectif qu'il s'est fixé cette saison "Je me sens prêt à m'imposer" est déjà atteint.

Celui de Laurent Depoitre consiste à se relancer. Le retour en sélection de l'ancien Gantois démontre que son arrivée à Huddersfield est déjà une réussite. Le dernier arrivé Dodi Lukebakio espère s'inscrire dans la lignée de ces nouveaux conquérants.

10 petites histoires
parmi la grande

De Laet, Ronaldo et le ping-pong

Ritchie De Laet a fréquenté le Manchester United de la grande époque. L'Anversois conversait souvent en néerlandais avec Edwin Van der Sar dans la salle de musculation, s'est fait conseiller par Rio Ferdinand, avait pour voisin Ryan Giggs qui lui conseillait de fermer ses jambes pour ne pas lui faire de petits ponts, prenait de vitesse Wayne Rooney et enchainait les parties de ping-pong avec Cristiano Ronaldo. Le plus naturellement du monde.

Quand De Bilde hébergeait Ginola

En deux saisons anglaises, Gilles De Bilde a évolué aux côtés de plusieurs grands noms comme Wim Jonk à Sheffield puis Gareth Southgate et David James à Aston Villa où il s'est noué d'amitié avec David Ginola, élu joueur de l'année en 1999 et à l'époque sur une pente plus descendante que montante.

"Lui avait évolué d'abord au nord, à Newcastle, puis au sud à Tottenham et donc à Londres. Et là, il était au centre de l'Angleterre en fait", explique l'ancien Diable. "Après son passage à Tottenham, il avait décidé de ne plus quitter Londres. Il préférait avoir un chauffeur à sa disposition qui tous les jours le cherchait à l'entrainement chez lui pour le déposer après 2h30 de route à l'entrainement à Birmingham avant de faire le trajet inverse. Il n'était pas crevé car il était dans sa voiture, sauf le vendredi avant les matches à domicile où il dormait chez moi".

Boyata mis de force par son père dans l'avion

En 2007, Dedryck Boyata se fait remarquer par Manchester City lors de la Milk Cup qu'il dispute avec le Brussels. Le club anglais l'invite à un essai en compagnie de son ami Andrea Mutombo. Le téléphone sonne dans le domicile familial. Boyata décroche et ne se démonte face à son interlocuteur. "Directement, je lui ai dit que je ne voulais pas y aller. Qu’est-ce qu’on allait faire là-bas avec Andrea ? On ne savait même pas parler anglais. Il nous a rappelés, mon père a intercepté le téléphone. Il m’a engueulé, c’était incompréhensible pour lui. Vu qu’on insistait sur le fait qu’on ne voulait pas partir, il m’a mis dans la voiture, on est parti chez Andrea. il a convaincu sa maman, il a mis Andrea dans la voiture, on est rentré à la maison, on a dormi ensemble et il nous a mis dans l’avion le lendemain."

Moussa Dembélé tient à sa vie privée

Les interviews avec les joueurs évoluant en Angleterre s'effectuent souvent dans les centres d'entrainement ultra-sécurisé des clubs de Premier League. Mais il arrive parfois, pour des raisons pratiques, que certains préfèrent accueillir les journalistes chez eux. Ce qui fut le cas avec Moussa Dembélé avant qu'il ne signe à Tottenham. Encore à Fulham à l'époque, l'Anversois nous avait accueilli dans son superbe appartement avec vue dégagée sur la Tamise. Idéal, donc, pour les photos. Le Diable s'était prêté au jeu avec une seule réserve : que sa charmante compagne n'apparaisse pas sur les clichés. Histoire de préserver sa vie privée.

Mirallas et sa voiture

L'Angleterre, sa gastronomie, son climat mais aussi sa conduite à gauche et le siège conducteur à droite. Kevin Mirallas a tenté de s'y faire. Sans jamais y parvenir. Résultat, le Liégeois a vite fait revenir sa voiture pour effectuer quotidiennement le trajet entre Manchester, où il vivait, et Liverpool dans un bolide d'abord doré puis ensuite repeint en noir. Histoire de se faire plus discret.

Kompany à la cantine du club de rugby

Quand Vincent Kompany est présenté le 22 août 2008 à Manchester City, le club est loin de son faste actuel. Ce jour-là, Mark Hughes tient sa conférence de presse hebdomadaire. Pas dans les installations des Citizens fermées pour cause de travaux mais à la cantine du club de rugby local. Les questions sont rares, l'arrivée du Diable ne déchaîne pas les passions. Au contraire de cette folle rumeur qui fait état d'un intérêt d'un mystérieux cheikh d'Abu Dhabi pour le club…

Nilis, souvent copié, jamais égalé

Si le passage en Angleterre de Luc Nilis reste associé à son horrible blessure, l'attaquant a tout de même laissé une trace en Premier League grâce à son but fabuleux inscrit contre Chelsea. L'un des plus beaux de l'histoire du club de Birmingham. Une quinzaine d'années plus tard, certains Villains ont tenté de reproduire cet enchaînement incroyable à l'entrainement. Sans connaître la même réussite que le Diable, souvent copié, mais jamais égalé.

Le bijou de Luc Nilis

Lukaku, un maillot de Drogba

pour ses 17 ans

Mai 2010. Romelu Lukaku vient de fêter ses 17 ans et l'attaquant est gâté: en guise de cadeau, le voilà qui se retrouve à Londres pour un voyage scolaire de trois jours, ce qui lui permet de visiter Stamford Bridge. Après s'être offert un maillot de Didier Drogba qu'il enfile immédiatement, l'attaquant prend fièrement la pose. Comme il le fera deux ans plus tard, avec cette fois-ci un maillot à son nom…

Van Buyten:

"Papa, je n'ai pas envie de rester ici"

Janvier 2004. Daniel Van Buyten se fait prêter par Marseille à Manchester City. Un transfert qui a failli ne jamais se faire. Au moment de signer son contrat, le défenseur se sent mal. Très mal. Et lâche à son agent Christophe Henrotay: "On rentre à Marseille". Son père, également présent, explose de colère: "Ecoute fiston, tu arrêtes tes histoires et tu signes ici." "Papa, je n'ai pas envie de rester ici", rétorque Van Buyten qui fini par signer dans un club où il ne restera qu'une demi-saison, le temps de disputer six matches. "Si je devais refaire ma carrière, je n'accepterais plus ce prêt, cela a été mon seul mauvais choix", avouera plus tard Big Dan.

De Ridder ne pouvait plus être payé

La Premier League, une affaire d'argent. Steve De Ridder ne dira pas le contraire. Le Gantois a goûté à l'élite anglaise au début de la saison 2012/13. Le 31 janvier 2013, l'ailier, en manque de temps de jeu, se retrouve prêté en Championship à Bolton. Jusqu'au 4 mars seulement. "J'ai reçu un coup de fil du coach: 'Steve tu dois retourner à Southampton, parce que le président ne peut pas te payer'. J'étais surpris. Le lendemain, j'ai dû aller faire mon sac pour retourner à Southampton". Où il n'évoluera plus une minute…

Quizz: Connaissez-vous bien les 50 Belges de Premier League ?

De Philippe Albert à Dodi Lukebakio, connaissez-vous bien les Belges qui ont évolué en Premier League ? Faites le test en répondant au quizz que nous vous avons spécialement concocté. Autant vous prévenir, il faudra être très costaud pour réussir un 20/20 !