De la télé à la réalité

Terry, jeune finaliste belge de "Qui veut épouser mon fils ? 4 " et ex de Marouane Fellaini, s’est essayée à la chirurgie esthétique low cost en Tunisie.

Si c’est pour souffrir, autant que ça se voie, je vais revenir comme une poupée!

Terry.

Ainsi se réjouissait la jeune Terry, 22 ans, avant son départ pour Tunis, la capitale de la Tunisie et de la chirurgie esthétique low cost. Une ville connue en effet pour son tourisme médical où plusieurs agences de voyages existent à cet effet et proposent un programme à la carte sur une semaine (généralement 5 jours, 4 nuits).

Quelques minutes avant  le vol à destination de Tunis ©JC Guillaume

Quelques minutes avant  le vol à destination de Tunis 
©JC Guillaume

Il y a un mois, nous avons donc suivi en exclusivité Terry, prise en charge par l’agence Univers Med (voir plus loin), qui a décidé de se faire faire une intervention d’augmentation mammaire.

Cette ancienne candidate de téléréalité (Qui veut épouser mon fils ? ou La Villa des cœurs brisés), ex de Marouane Fellaini a suivi les conseils de sa copine Jazz (l’autre finaliste de Qui veut épouser mon fils ? 4 qui était passée par la même agence il y a quelques mois, tout comme une certaine... Loana mais venue, elle, pour y perdre la moitié de son poids).

En gros, quand tout se passe bien, ça va. Mais quand il y a un pépin, ça coince… Ce qui fut le cas de cette Bruxelloise de 22 ans qui, au lieu d’un séjour de quatre jours initialement prévu, y est restée quatre de plus, suite aux complications post-chirurgicales (hématome et drain, notamment).

Lundi

“Je suis toute seule en plus...donc je stresse un peu”

Accueil à l’aéroport de Tunis-Carthage. L’assistante de l’agence de tourisme médical reçoit Terry dans le hall des arrivées.

Après son admission à la clinique, Terry  est soumise aux examens préopératoires 
©JC Guillaume

Après son admission à la clinique, Terry est soumise aux examens préopératoires
©JC Guillaume

“J’appréhende un peu, nous avoue celle qui sera cet été en tournage d’une nouvelle téléréalité. La douleur, le fait qu’on m’endorme car c’est une première pour moi. Je suis toute seule en plus (aucun proche n’a pu se libérer pour l’accompagner, leur voyage n’étant pas compris dans le prix non plus, NdlR), donc je stresse un peu.”

À peine atterri, direction donc la clinique qui se trouve à deux pas de l’aéroport. Installation, prise de tension et prise de sang par une infirmière, suivi d’une consultation préopératoire avec le chirurgien et le médecin anesthésiste.

Les voulez-vous en forme de poire ou de pomme?

Initialement, son choix se porte  sur des prothèses de 500cc. 
In fine, ce sera 485cc.
©JC Guillaume

Initialement, son choix se porte sur des prothèses de 500cc.
In fine, ce sera 485cc.
©JC Guillaume

“Je fais un 85 B et j’aimerais arriver à du D, lance d’emblée Terry lorsque le chirurgien plasticien lui demande ce qu’elle désire faire comme opération. Il me faut plus gros. Si je souffre, ce n’est pas pour rien (sourire) !”

“Vous avez des seins jeunes et même juvéniles, de petites tailles, on va donc mettre des prothèses, examine le Docteur. Les voulez-vous en forme de poire ou de pomme ? On va vous faire un décolleté généreux et pour que cela soit le plus naturel possible, on les introduira sous mammaire, la voie la plus discrète.”

Après l’essayage des prothèses test et l’option 485 cc adoptée – “je vais me retrouver avec des pastèques (sourires)”–, le médecin lui fait remarquer qu’elle a aussi des tétons invaginés. “Je vais donc aussi les faire ressortir.”

Le chirurgien explique qu'un lipofilling n'est pas envisageable sur le corps de Terry.
©JC Guillaume

Le chirurgien explique qu'un lipofilling n'est pas envisageable sur le corps de Terry.
©JC Guillaume

Parfois (et même souvent), il arrive que les patients fassent plusieurs chirurgies le même jour.

“Oui, c’est vrai qu’on peut en faire plusieurs en même temps, confirme Terry. À la base, je voulais faire une augmentation mammaire mais aussi mon double menton et du lipofilling des fesses. Mais comme je n’avais pas assez de graisses sur mon corps, on n’a pas été plus loin.”

Terry, essaye les différentes prothèses dans la salle de bains de sa chambre.©JC Guillaume

Terry, essaye les différentes prothèses dans la salle de bains de sa chambre.
©JC Guillaume

“Pour mon bien, le chirurgien n’a accepté qu’une augmentation mammaire, qui lui semblait amplement suffisante. Ce n’était pas nécessaire, surtout que le résultat n’aurait pas été à la hauteur de mes espérances. Trop de souffrances pour pas de changement visible.”

L’ex de notre Diable Rouge et ancienne candidate de La villa des cœurs brisés avait l’air un peu déçue.

“Je voulais avoir de plus grosses fesses mais ce n’est pas grave j’irai à la salle de sport, plaisante celle qui fait de l’équitation comme hobby. Des fesses plus bombées mais pas à la Kardashian pour autant. Je n’ai pas envie de ressembler à un cheval non plus ! Un peu plus petit mais un bon petit cul brésilien quoi(rires) !”


Mardi

©JC Guillaume

Quelques instants avant la première mammographie. ©JC Guillaume 

Quelques instants avant la première mammographie. 
©JC Guillaume 

Échographie, dessin préopératoire et intervention pendant une grosse heure par le Docteur. Après avoir pris un somni (somnifère) pour passer une meilleure nuit, Terry est donc partie faire son échographie obligatoire tôt le matin.

Après un examen complémentaire, la jeune fille revient dans la chambre et éclate en sanglots.

“Vous voulez un scoop ? J’ai une tumeur…”

Terry.
Accompagnée de l'infirmière, Terry rentre dans sa chambre et nous informe du diagnostic posé.©JC Guillaume

Accompagnée de l'infirmière, Terry rentre dans sa chambre et nous informe du diagnostic posé.
©JC Guillaume

Tumeur apparemment bénigne et qui pourrait être suivie en Belgique.

20 minutes plus tard, à peine, Terry est tout de même envoyée en salle d’op pour son intervention. Lieu qui nous a été privé d’accès (alors qu’initialement prévu) et où la patiente a reçu un court débriefing.

Départ pour le bloc opératoire. ©JC Guillaume

Départ pour le bloc opératoire. 
©JC Guillaume

Peu avant l'anesthésie et la première intervention.©JC Guillaume

Peu avant l'anesthésie et la première intervention.
©JC Guillaume

Quelques heures plus tard, après l’opération et son réveil, on lui annonce qu’elle va devoir se faire réopérer suite à la formation d’un hématome.


Mercredi

Sortie normalement prévue de la clinique après une consultation postopératoire et validation de la part du chirurgien.

Mais vu les complications, la Bruxelloise a dû y rester jusqu’au… samedi.

Souvent, en guise de cadeau de compensation, l’agence propose un blanchiment des dents gratuit.

Jeudi

Jour de convalescence initialement prévu dans un hôtel 5 étoiles grand luxe au bord de la Méditerranée (mais que Terry passera à l’hôpital, livrée un peu à elle-même).

L’occasion de remarquer que la moitié de la clientèle gravitant autour de la piscine de ce palace est issue du tourisme médical.

Entre un jeune homme qui s’est fait des implants capillaires, des filles qui affichent des gaines à la place de leur bikini, une autre qui s’est fait refaire les cernes (et a même su négocier pour faire également une augmentation mammaire pour à peine quelques centaines d’euros en plus) ou encore ces jeunes femmes couvertes de bandages et qui marchent curieusement (chirurgie des fesses oblige).

Certains patients  doivent se protéger du soleil après leurs opérations.
©JC Guillaume

Certains patients doivent se protéger du soleil après leurs opérations.
©JC Guillaume

Le moment le plus alarmant reste cette française de 19 ans qui s’est fait refaire le nez.

Accompagnée par sa maman (“je n’ai pas eu le choix, ma fille m’a mis un ultimatum : où j’y vais seule ou tu viens avec moi !”), elle a fait une rhinoplastie qui a un peu mal tournée. Son visage était couvert non seulement de pansements mais aussi et surtout de bleus en quasi totalité. Tragique.

“Dans un tel état, je préfererais être seule chez moi, qu’ici au soleil, vu que je ne peux même pas en profiter.”

Une jeune fille de 19 ans.

Vendredi

Fin du séjour médical initialement prévu après une dernière consultation post-opératoire.

Terry, qui paradoxalement suit des formations pour devenir secouriste et ambulancière, est finalement rentrée à la maison le lundi suivant, soit avec trois jours de retard.

Convalescence à El Mouradi

Terry et la téléréalité

Beaucoup de filles veulent ressembler à Nabilla. La nana a poignardé son mec et maintenant, elle est prise en exemple. Mais où va le monde?

Terry.

Cette ancienne candidate belge de La Villa des coeurs brisés, qui n’exclut d’ailleurs pas de faire d’autres téléréalités un jour (les Français aiment bien les Belges, pour se foutre de notre gueule, sourit Terry).

Elle a toutefois un avis bien tranché sur la question.

“Qui veut épouser mon fils?, je ne le faisais pas pour trouver l’amour. Juste pour le fun, rappelle celle qui a raté trois émissions par amour (Mon copain ne voulait pas que je fasse de la télé).

Certains disent que la téléréalité, c’est pour les faibles. Ce sont des conneries, oui, mais je suis jeune et seule. C’est un passe temps et, puis, on fait tous des conneries dans la vie (sourire)!”

Ma rencontre avec Marouane

“On s’était déjà croisés à plusieurs reprises, se rappelle Terry au sujet de sa rencontre avec Marouane Fellaini, avec qui elle a été en couple durant 9 mois (autour de la Coupe du monde de Football au Brésil) en 2014. Puis, il a pris contact avec moi sur Internet. Il m’a proposé de venir lui rendre visite à Manchester mais j’ai refusé. Je n’avais pas envie de payer un voyage, de me déplacer pour quelqu’un que je connaissais à peine.”

Mais quelques semaines plus tard, le milieu de terrain de Manchester United revenait en Belgique et lui a proposé un petit rendez-vous. “J’ai accepté et ça a été le coup de foudre.” À tel point que la jeune fille d’à peine 20 ans à l’époque, fan de tatouages (elle a notamment gravé la lettre C sur le poignet gauche en hommage à sa maman, Catherine, décédée lorsqu’elle avait 8 ans), s’était fait tatouer les initiales du footballeur sur le corps.

“Je lui avais dit que s’il atteignait les quarts de finale, je le ferais.”©JC Guillaume

“Je lui avais dit que s’il atteignait les quarts de finale, je le ferais.”
©JC Guillaume

Les Diables Rouges y étant arrivés, Terry a désormais les lettres M et F gravées dans la nuque.

“Il ne pensait pas que je serais capable d’une telle folie mais ça l’a énormément amusé.” Pas de regrets? “Aucun, je m’en fous, car ça reste un bon souvenir. Et puis, on peut faire dire ce qu’on veut à des initiales.” Aujourd’hui célibataire, l’ancienne candidate de La villa des cœurs brisés assure qu’ils sont “restés en bons termes. Je suis même sûre qu’il va me faire une remarque en voyant que j’ai fait cette nouvelle folie avec mes seins (sourires) !” .

Le résultat

Terry une semaine après son opération. ©JC Guillaume

La clinique

Entre 100 et 150 patients par mois.

“On propose des prestations”, souligne Hajar, assistante de l’agence de tourisme médical Univers Med qui, depuis 10 ans, offre un package chirurgie/convalescence à moitié prix par rapport à ce qui se fait en Europe.

Hajar, assistante de l’agence  Univers Med au bord de la piscine de l'hôtel où les patients sont en convalescence.©JC Guillaume

Hajar, assistante de l’agence  Univers Med au bord de la piscine de l'hôtel où les patients sont en convalescence.
©JC Guillaume

“C’est-à-dire la chambre dans un hôtel 5 étoiles, la clinique, la chirurgie et les transferts entre les deux. Sans oublier des activités touristiques si le patient le désire.”

En sachant que l’aéroport de Tunis se trouve à 10 minutes en voiture de ladite clinique, de nombreux patients optent même pour un séjour qui ne passe pas par l’hôtel. “Certains veulent que cela aille très vite !” poursuit celle qui explique ce phénomène – “entre 100 et 150 patients par mois dans notre agence”– en plein boom.

“Tout le monde veut être belle, tout simplement. Et la Tunisie n’est pas très loin de l’Europe en général, environ deux heures de temps. Les prestations sont aussi moins chères ici qu’en Europe pour une même qualité et un même service, vu que nos hôtels et médecins sont reconnus en Europe. On vient donc se faire belle car c’est moins cher ici suite à la dévaluation du dinar.”

L’effet Kim Kardashian et du culte de la beauté ?

“Oui, certainement, toutes les filles veulent ressembler ou devenir une star”, confirme celle qui est elle-même passée par le bistouri pour sa poitrine et bientôt pour son nez.

“Le phénomène Kim Kardashian est le bel exemple.Les filles veulent avoir ses fesses. La solution est donc le lipofilling, sa propre graisse replacée dans les fesses. Une vraie tendance que tout le monde suit, même les hommes.”

Les opérations les plus fréquentes sont les prothèses fessières ou pectorales, la rhinoplastie (chirurgie du nez, NdlR), la liposuccion ou bien évidemment la pénoplastie chez les messieurs.

Hajar

Cette dernière consistant à mettre de la graisse dans le pénis. “Il est difficile de faire un sexe masculin plus long mais bien plus gros !, conclut l’assistante d’Univers Med dont l’objectif est d’ouvrir leur propre clinique à long terme.

(il existe 6 agences au total, la concurrence est donc rude –NDLR)

“si on lui ramène 100 clients par mois, notre chirurgien travaillera exclusivement pour notre agence. On pourrait même envisager d'ouvrir des lignes Tunisair spécialement prévues à cet effet,” assure-t-elle.

Derrière l'hôtel, une porte grillagée donnant sur la plage n'est ouverte que sur demande des clients©JC Guillaume

Derrière l'hôtel, une porte grillagée donnant sur la plage n'est ouverte que sur demande des clients
©JC Guillaume

« On faisait des implants dans l’iris avant (entre 6000 et 7000 euros, Ndlr.) mais on ne le fait plus car il y a beaucoup trop de risques, conclut l’assistante. Notre agence n’a pas souffert des attentats tunisiens car il y en a partout des attentats.

Et puis, beaucoup de nos patients viennent directement à la clinique, sans passer par l’hôtel, ni même sortir du bâtiment. Ils ne visitent même pas et retourne directement à l’aéroport ensuite, ce qui est dommage.

Pourtant, Tunis va bien maintenant, c’est une ville stable. Des attentats se passent partout, même dans les pays les plus sécurisés. Il y en a même plus chez vous en France et en Belgique que chez nous. »

“Ce tourisme est une prise de risques pour une fausse économie”

Gaëtan Willemart - Past President de la Royal Belgian Society for Plastic Surgery.

La Tunisie propose des prestations esthétiques souvent deux fois moins chères qu’en Belgique (voir tableau ci-dessous).

©IPM Graphics

©IPM Graphics

Gaëtan Willemart déplore ce phénomène du tourisme médical.

“C’est une prise de risques pour une fausse économie. C’est un leurre… La chirurgie esthétique n’est pas un commerce qui se vante à travers des publicités et des promotions.
Mieux vaut économiser un an de plus et se faire opérer par un chirurgien plasticien reconnu,

(n° Inami se terminant par…-210, liste sur www.rbsps.org, NdlR)

dans de bonnes conditions, avec un délai de réflexion correct après la première consultation et en restant à proximité de son chirurgien en cas d’inquiétude postopératoire ou de souci plus tardif que les premiers jours. Avec une telle manière de procéder, trop mercantile, beaucoup de patientes risquent de déchanter.”

Pourtant, avec “la TVA de 21 % récemment imposée en Belgique sur la chirurgie esthétique, cela risque d’amplifier et favoriser ce phénomène et ses conséquences, aux dépens des gages de qualité de nos patients”, conclut Gaëtan Willemart.

En effet, le tourisme médical coûterait plus cher à la sécurité sociale belge puisque “les éventuelles complications que l’on peut légitimement craindre dans ce contexte seront prises en charge par cette dernière”, et donc aussi par le patient.

La preuve en est avec cette déclaration du chirurgien tunisien:

“Des complications précoces et importantes, on les voit dans les trois premiers jours et, dans ce cas, on prolonge le séjour. Si cela arrive plus tard, ce sont des complications moins graves comme des problèmes de cicatrisation.

Pour ce qui est du suivi en Belgique, on reste toujours joignable sur Skype ou Internet. Si’l y a complication mineure, je gère avec son médecin traitant. Si c’est plus grave, le patient revient et je m’en occupe.

Mais le patient prend en charge sa complication et son trajet.”

Chirurgien ayant opéré Terry

(dans le cas de Terry, aucune consultation préopératoire – même via internet – n’avait été faite avant son arrivée sur le sol tunisien, NdlR),

Pourquoi la Tunisie s’est-elle spécialisée en chirurgie esthétique?

Car, généralement, ce ne sont pas des interventions lourdes, souligne Hajar, assistante de l’agence de tourisme médical Univers Med, laquelle choisit elle-même ses chirurgiens plasticiens (ils en ont 3).

On vient pour se faire belle. Tous nos médecins, ou presque, sont formés en France ou en Europe. Ils ont fait leur stage dans les universités françaises, d’autres ont étudié la médecine en Europe. La Tunisie est à deux pas de l’Europe aussi. C’est un pays stable, sécuritaire, et où on parle le Français. C’est plus facile pour tous les francophones pour communiquer. Nos enfants parlent d’ailleurs mieux le Français que l’Arabe en Tunisie. »

D’où un tourisme médical en plein boom depuis 2004 déjà, même si les Belges optent davantage pour le Maroc que la Tunisie. Au contraire des Canadiens qui, depuis l’ouverture d’une ligne Tunisair entre Montréal et Québec, commencent à affluer.

Epilogue

Si sa chirurgie plastique de la poitrine s’est plutôt bien passée (ses prothèses de 485 cc étant d’une “marque correcte”), un fameux couac est survenu au cours de son séjour...

Avant l'entrée au bloc op, Terry remet son dossier médical aux infirmiers présents.©JC Guilaume

Avant l'entrée au bloc op, Terry remet son dossier médical aux infirmiers présents.
©JC Guilaume

En effet, une tumeur bénigne d’un centimètre a été diagnostiquée avant l’opération. Mais au lieu de tout arrêter pour lui laisser le temps de la réflexion, Terry a été envoyée en salle d’op à peine 20 minutes après l’échographie complémentaire.

En Belgique et en France, une loi sur la chirurgie esthétique oblige d’observer un délai de réflexion minimal de 15 jours entre la première consultation d’information et la chirurgie, insiste Gaëtan Willemart, (Past President & membre titulaire de la Société Royale Belge de Chirurgie Plastique - RBSPS).

Une telle situation de mise sous pression à se décider en 20 minutes, après un tel voyage, est donc inconcevable !”

Gaëtan Willemart

Si le chirurgien tunisien a stipulé que la patiente était d’accord de faire le suivi en Belgique (dans le cas d’un kyste ou d’un fibrome “même de 9 cm” on peut mettre une prothèse mammaire. “Ça dépend de la nature de la lésion, pas de la taille. Dans ce cas-ci elle peut vivre avec toute sa vie”, indiquait le médecin).

Le praticien belge, lui, dénonce cette façon de faire. Et ce, même si au final, la tumeur ne fait que 1 cm et ressemblerait à un simple fibro-adénome.

“Au-delà de 2 cm, on ne fait pas de chirurgie plastique, affirme Gaëtan Willemart.

“Je n’aurais pas fait cet examen 20 min avant l’intervention et encore moins l’opérer si on n’est pas certain de sa bénignité. Si on est sûr des compétences du radiologue et qu’il dit que c’est bénin, alors il n’y a pas de problèmes.”

Par précaution, tout médecin aurait effectué un examen complémentaire, par bon sens.

“Il faut être sûr que l’imagerie médicale qui découvre cette lésion dans ce sein soit analysée par un radiologue expert en sénologie” (l’étude du sein, NdlR).”

Ce qui n’a pas non plus été fait pour Terry.

©JC Guillaume

©JC Guillaume

“En Belgique, ce chirurgien ne pourrait pas exercer!”

Le chirurgien tunisien qui a pris en charge l’ex de Fellaini (et dont la patientèle, à 50 % étrangère, est composée de 5 à 10 % de Belges et 80 % de Français), n’aurait pas les compétences requises pour pratiquer.

“C’est le piège du tourisme médical où il n’y a pas le même contrôle sur les compétences, la formation et les diplômes réels des praticiens”, déplore le docteur Willemart au sujet de son titre trompeur.

“Ce médecin est spécialiste en chirurgie maxillo-faciale mais il n’est pas reconnu comme chirurgien plasticien en France, même s’il y a fait divers stages et des assistances libres

(ce dernier nous ayant déclaré qu’il avait fait sept ans de médecine en Tunisie suivis de trois ans d’assistanat en France au lieu des six années de pratique requises, NdlR).

En Belgique et en France, la loi sur les compétences requises pour pouvoir exercer la chirurgie esthétique interdit formellement à un chirurgien maxillo-facial de faire de la chirurgie esthétique des seins. Il doit se limiter strictement au territoire anatomique qu’il maîtrise, c’est-à-dire la face(alors que lui déclare tout faire sauf les implants fessiers, pectoraux et mollets car “trop dangereux”, NdlR).

Une formation libre auprès d’un chirurgien plasticien, même durant plusieurs années, n’est pas validée par le ministère de la Santé comme spécialisation reconnue avec un titre officiel.”

Pire : renseignement pris en France, là où le chirurgien tunisien a travaillé, on nous confirme que “ce médecin n’est pas un spécialiste reconnu en chirurgie plastique, esthétique et reconstructrice. En Belgique ou en France, un tel médecin n’est donc pas autorisé à faire de la chirurgie esthétique des seins.”

©JC Guillaume

©JC Guillaume

La liste de tous les plasticiens reconnus sur rbsps.org (Belgique) et plasticiens.fr (France).