De la folie de Londres
aux débordements de Guimaraes

Revivez la campagne européenne des supporters du Standard

La campagne d’Europa League du Standard s’est terminée par une déception et une élimination face à Arsenal à Sclessin mais elle a permis aux fans rouches de vivre trois voyages qu’ils ne sont pas prêts d’oublier, même si aucun ne s’est terminé par une victoire liégeoise.

Entre la folie rouge et blanche qui s’est emparée des rues de Londres début octobre, le déplacement très sécurisé à Francfort et les débordements qui ont eu lieu à Porto avant la rencontre à Guimaraes fin novembre, revivez les temps forts des déplacement européens des supporters du Standard… qui ont montré deux visages.

Toujours derrière leurs couleurs, les fans liégeois le sont parfois à l’excès, ce qui a provoqué quelques excès, une belle amende pour le club et une interdiction de déplacement avec sursis...

London is Red

Comme il y a dix ans en Ligue des Champions, c’est Arsenal qui fait figure d’ogre du groupe du Standard, en Europa League cette fois. L’occasion pour près de 2.500 fans liégeois de retrouver l’Emirates Stadium de Londres, où ils avaient été seuls au monde en 2009, tant ils avaient donné de la voix. Un retour à Londres avec un brin de nostalgie ? Oui. Mais surtout avec beaucoup de folie.

Partis pour la plupart dans la nuit du 2 au 3 octobre, les supporters rouches se massent dans l’Eurostar mais aussi dans les ferrys qui traversent la Manche, avec écharpes, drapeaux… et fumigènes. On est au bord de l’évacuation lorsque le bateau, parti de Calais, atteint Douvres avec les chants liégeois en fond sonore.

"Rouge et blanc notre fierté, pour toujours à tes côtés. En Belgique ou en Europe, nous chanterons Standard, allez"

Ce chant est, sans conteste, celui le plus fredonné par les fans du matricule 16, qui atteignent la capitale londonienne en début d’après-midi.

Dans le métro, des fumigènes sont (encore) craqués. La station de King’s Cross est même évacuée suite à une alerte incendie.

Pas de quoi entamer la bonne humeur des supporters liégeois, qui envahissent les pubs londoniens dans une ambiance festive et bon enfant. Des litres de bières sont vidés et les décibels montent jusqu’au rassemblement des supporters prévus à 17h à Highbury Fields, d’où les fans rouches partent en cortège jusqu’au stade.

Arrivés dans l’enceinte, l’ambiance ne faiblit pas et monte même d’un cran à l’arrivée des joueurs sur le terrain. Dans un stade qui n’est pas réputé pour son atmosphère, les supporters du Standard sont les seuls à se faire entendre. Mais sur le terrain, les espoirs liégeois sont douchés par les gamins d’Arsenal, qui s’imposent 4-0, sans même forcer, donnant au retour dans la nuit un caractère interminable. La pluie qui tombe et le vent qui chasse viennent même à bout des estomacs les plus fragiles, sur le ferry, aux alentours de 4 heures du matin. Sacrée gueule de bois.

Francfort, fouilles fortes

Changement d’ambiance. Plus proche, plus accessible, le déplacement à Francfort se fait en car pour près de 2.700 fans du Standard, bien décidés à découvrir l’ambiance, qu’on annonce dantesque, de la réputée Commerzbank Arena. Mais ce qu’ils découvrent surtout, c’est une sécurité dantesque, à l’allemande, dès le voyage aller.

Plusieurs cars liégeois sont fouillés. L’un d’eux, chargé de plus de 2,5 kilos de pétard et autres explosifs, est renvoyé vers la Belgique ipso facto. D’autres sont arrêtés durant plusieurs heures le long de l’autoroute par la police locale. "On est traité comme du bétail" se plaignent-ils, en référence aux conditions dans lesquelles ils doivent attendre la fin de la fouille : dans des cages de plusieurs mètres carrés.

Arrivés à Francfort, c’est à nouveau la police qui fait la loi. Et heureusement. Alors que les supporters du Standard s’étaient donnés rendez-vous Place Römer, dès 13h, le lieu du meeting est déplacé suite à un ordre de police : un groupe de Ultras de Francfort a envahi "sa" place, prêt à en découdre. Les fans rouches se réunissent finalement dans un Irish Pub proche de la gare, où ils font la fête entourés par la police, avant de marcher (en cortège) vers le stade.

Dans une ambiance exceptionnelle (les Ultras allemands célébrants leurs 20 ans), les Rouches ont été battus mais n’ont pas démérité. Sur le terrain comme dans les gradins (même si certains objets ont été lancés sur le terrain durant la rencontre).

Quand Guimaraes rime avec averses

Lors du tirage au sort, le 31 août, les supporters liégeois s’étaient réjouis d’un déplacement au Portugal au mois de novembre. Initialement prévue le mercredi à 16h55, la rencontre a finalement été replacée à un horaire normal (jeudi à 21h) sur insistance de la RTBF, mettant plusieurs fans rouches, ayant déjà réservés leurs vols, dans l’embarras. Qu’ils aient goupillé leur déplacement avec un city trip dans la ville de Porto ou non, tous espéraient avoir du beau temps. Pas de chance pour eux, il n’a fait que pleuvoir. Mais il n’y a pas que la météo qui a été maussade.

A la veille la rencontre, certains supporters se sont fait remarquer négativement lors d’affrontements à Porto avec les fans de Wolwerhampton, présents dans la région car leur équipe affrontait Braga (entraîné par un certain Ricardo Sa Pinto) le jeudi soir. Des bagarres ont éclaté, des chaises ont volé et des personnes ont été blessées. Pas très reluisant....

Le jour du match, les fans rouches ont été plus sages dans la ville (la police était présente en nombre pour les encadrer) puis se sont distingués dans le stade en craquant de nombreux fumigènes. La fumée provoquée par ces derniers a provoqué le décalage du coup d’envoi de la rencontre de quelques minutes.

Un coup d’envoi donné sous la pluie, toujours aussi battante qui a même valu aux arbitres une inspection du terrain avant la rencontre. Finalement, la pelouse a été considérée comme jouable et dans des conditions dantesques, les Rouches ont partagé face aux Portugais. Un résultat positif rendu décevant par la victoire surprise de Francfort à Arsenal, qui a fait dégringoler le Standard à la troisième place du groupe, celle où il terminera la campagne.

Une campagne à... 70.000 €

La campagne européenne du Standard aura finalement coûté cher au club liégeois, qui a reçu une amende de 70.000 € et une interdiction de déplacement européen (avec sursis) de la part de l’UEFA suite aux débordements de Francfort et Guimaraes, tandis que les deux principaux groupes Ultras (les UI96 et le PHK) ont été punis par la direction lors du retour en Belgique.

Si ces incidents sont évidemment regrettables, ils ne doivent pas engendrer de généralisation non plus. Pour la plupart des fans liégeois, ces trois déplacements se sont effectués dans le calme et la bonne humeur et resteront d’excellents souvenirs, en famille ou entre amis. Tous espèrent en revivre d’autres dès la saison prochaine. Et pour cela, ils savent ce qu’il leur reste à faire : pousser leurs couleurs vers une nouvelle qualification européenne.