Remco Evenepoel

Douze "premières" pour un champion d'exception

Le 1er janvier dernier, Remco Evenepoel devenait officiellement coureur professionnel au sein de l'équipe Deceuninck-Quick Step, moins de deux ans après avoir déserté les terrains de foot.

Depuis, ce n'est pas deux par deux, mais bien quatre à quatre que le phénomène de Schepdael franchit les marches qui le mènent vers le sommet.

En moins de huit mois, le Brabançon a gravi les échelons qui en font d'ores et déjà la grande révélation de la saison et l'une des vraies stars d'un peloton qui en manque cruellement.

Au dernier classement mondial publié lundi par l'UCI, Remco Evenepoel, 19 ans et demi seulement, pointait au 70e rang mais la fin de saison doit lui permettre d'intégrer le top-50. Plus personne n'est d'ailleurs surpris de le voir cité comme un des prétendants à la victoire dans le Tour d'Allemagne qui débute ce jeudi 29 août à Hanovre pour se terminer le dimanche 1er septembre à Erfurt. Il entame outre-Rhin la dernière partie de sa première saison qui le conduira avec beaucoup d'ambition ensuite au Canada, pour les deux classiques du WorldTour, puis aux Mondiaux sur les routes du Yorkshire.

Retour, en douze temps pour autant de "premières", parfois douloureuses mais le plus souvent glorieuses, sur les débuts particulièrement réussis de Remco Evenepoel, passé de la catégorie des juniors à celle des professionnels avec éclat.

1. Sa première course chez les pros

Deux jours après avoir fêté son dix-neuvième anniversaire, au matin du 27 janvier, Remco Evenepoel accroche sur son maillot bleu et blanc de la formation Deceuninck-Quick Step son premier dossard chez les professionnels, le n°22.

Tout au long de ce 37e Tour de San Juan, en Argentine, le coureur de Schepdael va d'emblée réussir ses débuts au plus haut niveau, quelques mois après avoir surclassé, le mot est faible, la catégorie des juniors.  Au point que l'attente et l'intérêt à son égard sont énormes.

Le fils de Patrick Evenepoel, pro de 1992 à 1994, frappe les imaginations en se classant 9e et meilleur jeune tout fournissant un travail exemplaire à son équipier et leader Julian Alaphilippe.

Le Belge finit par exemple 3e du contre-la-montre individuel (12 km), à 12 secondes du Français, à moins d'une de Valerio Conti. Il s'en veut pourtant d'un moment d'inattention qui coûte le maillot de leader à Alaphilippe pour lequel il travaille tant et plus dans la longue montée finale vers le Alto Colorado, au terme de l'étape reine de l'épreuve.

"Je pense avoir réussi mes débuts, j'ai énormément appris à tous points de vue, avant, pendant et après la course", confie-t-il après une épreuve durant laquelle il s'est parfaitement fondu au sein de sa formation. "Cela aurait franchement pu durer quelques jours de plus et avoir au moins une arrivée en altitude de plus".

Chez Deceuninck-Quick Step, son entourage reconnaît d'ailleurs : "C'est mieux que ce que nous espérions."

2. Ses premières chute et déception

Un mois plus tard, le Brabançon débute en WorldTour, à l'occasion du Tour des Emirats Arabes Unis (UAE Tour). Dans le chrono par équipe, il est un des plus costauds de sa formation.

 "Ce jour-là, Remco a surpris tout le monde", a expliqué plus tard Patrick Lefevere. "Chez nous, dans ce type de chronos, chaque coureur prend des relais de 15 secondes. On peut rester plus longtemps devant, mais il ne faut pas que cela ait d'impact sur la vitesse de l'équipe... Remco prenait des relais de 30 secondes".

Malheureusement, dès la 4e étape, au lendemain d'une première expérience réussie en montagne (15e de l'étape), l'expérience tourne au cours pour celui qui "rêve de gagner un jour un grand tour”.

Le 27 février, au km 85, le Belge chute après ne pas avoir pu éviter une moto de l'organisation mal garée sur le bas côté et qu'il découvre trop tard après le brusque écart du coureur placé devant lui.

Groggy, Remco Evenepoel abandonne. Il est conduit à l'hôpital, mais il y aura heureusement plus de peur que de mal avec seulement des contusions. Pourtant, sa chute provoque un émoi considérable.

"J'ai eu très peur", concède le coureur à son retour à l'hôtel. "Je ne voulais évidemment pas finir ma première course WorldTour de cette manière. Heureusement, je n'ai rien de cassé, je ne souffre que de contusions."

3. Sa première rencontre avec la "Remcomania"

S'il ne la connaissait pas encore, Evenepoel découvre la "Remcomania" quelques semaines plus tard, le mercredi 20 mars, au départ de la Nokere Koerse où il effectue ses premiers pas en Belgique.

A trois jours de Milan-Sanremo, c'est sa présence et sa prestation dans la semi-classique flamande qui retiennent l'attention des passionnés de cyclisme et de tous les médias du pays et même de plusieurs autres venus de l'étranger. Supporters enthousiastes, télévisions, radios, sites, journaux, magazines, tout le monde veut approcher et parler au phénomène de Schepdael.

À Nokere, comme deux jours plus tard à la Bredene Coxyde Classic, l'ancien double champion du monde et d'Europe juniors se met pleinement au service de son équipe. En tête du peloton, ses qualités de rouleur font merveille.

"Pour moi, c'était un exercice nouveau", dit-il. "Mais, cela s'est bien passé. L'équipe était satisfaite de moi, j'ai été complimenté pour mon travail."

4. Sa première (mini-) polémique

Une semaine se passe et, le 27 mars, le début de carrière du jeune Brabançon est troublé par une première mini polémique. Dans un double entretien avec José De Cauwer, accordé à l'hebdomadaire flamand Humo avant les classiques flandriennes, Patrick Lefevere évoque le poids du talentueux coureur de son équipe.

"Remco est trop gros", y déclare le manager de Deceuninck-Quick Step. "Avec le même poids qu'il avait lors des championnats du monde l'an dernier, il aurait fini en montagne parmi les 5 premiers à l'UAE Tour et non 15e. Quelqu'un qui a quatre kilos en trop, se voit directement présenter l'addition…"

Les médias s'emparent de l'"affaire" qui n'en est pas une, mais désormais, tout ce qui touche, de près ou de loin, Remco Evenepoel prend une ampleur toute particulière.

Lefevere nuance d'ailleurs directement ses déclarations : "On a parlé une minute trente d'Evenepoel et ce que j'ai dit s'est retrouvé directement en titre. Peut-être que les médias travaillent de la sorte : d'abord porter aux nues un coureur puis le descendre."

Lefevere explique cependant que son coureur a en effet pris du poids et que s'il avait 22 ans et non 19, il lui ferait la leçon. Evenepoel préfère sourire de la polémique.

"Patrick est notre patron, il peut se permettre des critiques. Il aime d'ailleurs titiller ses coureurs", dit-il à l'époque. "C'est vrai que je suis plus lourd qu'à Innsbruck, quand je pesais 60, 61 kilos, mais j'étais alors trop maigre. Je n'ai pas fini ma croissance. Je fais plus attention, car je suis très sensible aux fluctuations de poids. J'ai apporté quelques modifications à mon alimentation, je mange moins de pain, moins de graisse… J'en suis désormais à 62, 63 kilos."

5. Son premier bon résultat

Premier effet de ce "régime", Remco Evenepoel décroche un excellent résultat lors du Tour de Turquie, sa course à étapes suivante, à la mi-avril.

Quatrième en montagne de l'étape-reine, Bursa - Kartepe Kayak Merkezi, où il est passé à l'attaque et a cru un moment pouvoir enlever son premier succès chez les professionnels, il termine à cette même 4e place au classement final à Istanbul. Il devient par la même occasion le plus jeune coureur de l'histoire à se classer parmi le Top-5 d'une course à étapes du WorldTour.

"Je suis content, je ne pensais pas terminer 4e, je voulais me tester et c'est la première fois que j'ai pu aller aussi loin en montagne chez les pros et répondre aux changements de rythme, ce qui n'était pas le cas en juniors", analyse-t-il ensuite.

Remco Evenepoel subit ensuite un nouveau test au Tour de Romandie, dont le niveau est évidemment supérieur à celui rencontré en Turquie. En Suisse, le jeune homme est frappé par la malchance : il chute à l'échauffement avant le prologue puis retombe dans la 3e étape. À un autre moment, il crève alors que la bagarre éclate parmi les prétendants et il finit pourtant par reprendre place dans le premier groupe.

"Avec ces chutes, mes sensations ne furent pas idéales", concède-t-il. "Mais je me suis senti mieux chaque jour. Le niveau est très élevé, je suis en plein apprentissage."

Lequel, selon son directeur sportif Rik Van Slycke, est effectué avec brio par le Brabançon, car il  n'a pas hésité à se lancer plusieurs fois à l'attaque et il termine l'épreuve helvétique en se classant 15e du contre-la-montre à Genève, à moins d'une minute du vainqueur Primoz Roglic.

6. Son premier véritable exploit

Le processus d'écolage se poursuit pour lui en Norvège avec les Hammer Series, où il fait partie de la formation Deceuninck qui triomphe dans la manche "sprint" de la course par équipes.

Au Tour de Norvège, ensuite, il tombe à nouveau à 500 mètres de l'arrivée de la 1re étape. Piégé le quatrième jour, il se lance à l'attaque le lendemain pendant une cinquantaine de bornes. Il est repris dans les derniers kilomètres. Si les résultats manquent, la forme est là. On va s'en rendre compte très bientôt...

Le vendredi, Remco Evenepoel est impérial dans la Hammer Climb, première des trois manches des Hammer Series Limburg, courue sur 78 km (neuf tours de 8,6km) où les coureurs marquent pour leur formation des points à chaque passage sur la ligne d'arrivée. Le Belge se lance dans un impressionnant solo de 29 km après avoir sorti de sa roue des coureurs comme Greg Van Avermaet ou Tim Wellens.

Si à l'arrivée son impressionnante performance ne peut être retenue comme premier succès officiel chez les pros, Remco Evenepoel a une nouvelle fois frappé les esprits.

"Je pense pouvoir être fier", avoue-t-il. "Quand j'ai vu qu'il y avait un moment d'hésitation dans notre groupe, je me suis dit que c'était le moment d'y aller et je suis passé à l'attaque.  Je pense avoir répondu aux attentes de Tom (NdlR : Steels, son directeur sportif) qui me demandait de marquer un maximum de points." Mis sur orbite par cet exploit, les coureurs de Deceuninck-Quick Step enlèvent deux jours plus tard le classement final de l'épreuve.

7. Sa première victoire chez les pros

La première vraie victoire ne se fera guère attendre. Le jeudi 13 juin, Remco Evenepoel se présente seul et en vainqueur sur la ligne d'arrivée de la 2e étape du Tour de Belgique à Zottegem.

Sur les routes, monts et pavés des Ardennes flamandes, Evenepoel réalise un nouveau numéro de très haut vol. Bien présent au Mur de Grammont, offensif sur le Valkenberg, il se retrouve échappé après le Berendries. Hyper actif, il s'isole définitivement à une dizaine de kilomètres de l'arrivée. Seul Victor Campenaerts peut l'accompagner mais le recordman du monde de l'Heure va vivre les pires moments de sa carrière dans le sillage du prodige de Schepdael, lequel ne lui demande même pas un relais.

A la limite, le dos courbé, le nez enfoncé dans son guidon, la sueur qui ruisselle sur son menton, Campenaerts finit par perdre pied dans un virage tandis que son jeune bourreau s'envole inexorablement vers ce premier succès.

"C'est un superbe jour, cela représente beaucoup pour moi, ce n'est peut-être pas le plus haut niveau, mais c'est en Belgique, il y avait de nombreux amis et nous sommes passés devant mon club de supporters", sourit-il à l'arrivée. "Sans doute qu'à partir de maintenant, le 13 deviendra mon chiffre porte bonheur (NdlR : c'est celui de son dossard et de la date)."

Quatrième le lendemain, à trois secondes seulement du vainqueur Tim Wellens, Remco Evenepoel prend ensuite la mesure du Limbourgeois dans l'étape reine de notre tour national. Loin de s'affoler lors de l'attaque du coureur de Lotto Soudal dans la Roche-aux-Faucons, le coureur du Pajottenland finit par le déborder et même le lâcher. Le lendemain, il ajoute le classement général de ce Baloise Belgium Tour à son palmarès.

8. Son premier podium en championnat

Depuis le début de la saison, Remco Evenepoel a continuellement montré ses qualités de rouleur et encore progressé dans l'exercice. A Middelkerke, lors du championnat de Belgique de la spécialité,  dont le niveau d'ensemble n'a sans doute jamais été aussi élevé depuis une vingtaine d'années qu'il existe au calendrier, le coureur de Deceunink-Quick Step devance à nouveau Campenaerts, double champion national et d'Europe du chrono. Il prend aussi la mesure de Frederik Frison, Thomas De Gendt et Tim Wellens.

Sur les 38 km du parcours, seul son équipier Yves Lampaert fait un peu mieux, ainsi que, surtout, Wout Van Aert. Le voilà détenteur d'une médaille de bronze pour son premier championnat de Belgique chez les pros.

"Cette troisième place est peut-être bien un rêve", dit-il. "Finir derrière le vainqueur du contre-la-montre du Dauphiné et celui du Tour de Suisse, cela y ressemble."

Pour la première fois, Evenepoel a aussi roulé un long chrono (38 km) et pourtant, malgré son "petit" gabarit, avec entre douze et quinze kilos de moins que ses adversaires, sur un terrain plat où la puissance jouait un rôle primordial, il a très bien fini.

Le dimanche suivant, il est très actif dans la finale du National sur route, à  Gand, dont il est un des principaux animateurs. Mais comme désormais, tout le monde se méfie de Remco Evenepoel, l'échappée dont il est le moteur principal finit par avorter à onze kilomètres du but.

9. Sa première découverte d'un nouveau statut

Trois jours plus tard, il est une des vedettes, avec Maxime Monfort et Greg Van Avermaet,  de la "conférence de presse des enfants",  qui se tient au Heysel sous l'égide de Christian Prudhomme, en marge du Grand Départ du Tour de France à Bruxelles.

Car la personnalité du jeune champion ne laisse plus personne indifférent. Remco Evenepoel est un des meilleurs ambassadeurs de son sport, notamment auprès de la jeunesse.

D'ailleurs, fin juillet, il enlève le critérium d'Alost (celui de Putte suivra six jours plus tard).

En soi, rien d'exceptionnel car on connaît la valeur sportive de ces épreuves qui tiennent plus du spectacle au scénario établi, que d'un niveau athlétique très élevé. Au-delà de la victoire, le fait que le Brabançon ait devancé dans la ville flandrienne Egan Bernal, le tout récent vainqueur du Tour (vingt-quatre heures plus tôt), démontre combien le statut du Brabançon a évolué en quelques mois.

"C'était une superbe expérience avec une énorme ambiance", raconte-t-il ensuite. "J'ai eu l'occasion de parler avec Bernal pendant la course, j'espère que nous serons souvent confrontés l'un à l'autre dans le futur..."

10. Sa première victoire dans une classique

Le jour où le Colombien consolidait son maillot jaune au sommet de Val Thorens, à la veille de l'arrivée du Tour à Paris, Remco Evenepoel gagnait avec un peu plus de deux minutes d'avance, après une échappée solitaire de 25 kilomètres, la 3e étape de l'Adriatica Ionica Race, une course à étapes italienne, sur le Monte Quarin à Cormons.  

Un avant-goût de ce qui allait suivre une semaine plus tard sur les routes du Pays Basque où Bernal fut un témoin direct (il allait abandonner la course) de la performance du Belge.

A 19 ans et demi, l'ancien joueur du Sporting d'Anderlecht enlève une première classique du WorldTour et pas n'importe laquelle car la Clasica San Sebastian n'est pas la plus facile des grandes courses d'un jour.

Mieux, le Brabançon y réalise une performance athlétique qui laisse pantois tous les observateurs et admiratifs ses adversaires. Il s'impose en solitaire, après être sorti du groupe de tête à 20 kilomètres de l'arrivée, en compagnie du Letton Toms Skujins qu'il va déposer sur les pentes du très raide Murgil Tontorra.

A l'arrivée, où Greg Van Avermaet complète le triomphe belge, Evenepoel posséde 38 secondes d'avantage. Il  succède au palmarès à Julian Alaphilippe, son équipier. "C'est un rêve", reconnaît Evenepoel. "Que je puisse remporter, dès ma première année, cette course, est incroyable. Je ne pouvais l'espérer, moi aussi, je suis sous le choc. Cela dépasse tout, même mon doublé aux Mondiaux juniors l'an dernier."

11. Sa première conquête d'un titre

Mais le Belge n'en reste pas là. Le jeudi 8 août, à Alkmaar, aux Pays-Bas, personne ne peut l'empêcher de devenir champion d'Europe du contre-la-montre.

Une fois encore, les superlatifs manquent et la désormais incessante question à propos de ses limites revient sur le tapis.

Même si quelques spécialistes faisaient défauts, mais les absents ont toujours tort, Remco Evenepoel champion d'Europe à 19 ans, c'est exceptionnel. Du jamais vu !

"Sa prestation a été phénoménale", avoue Yves Lampaert, son équipier et compatriote, lui aussi sous le coup de cette performance qui vaut au tout nouveau champion de décrocher son ticket pour le mondial de la spécialité, fin septembre, et surtout pour le chrono des Jeux Olympiques, l'an prochain à Tokyo.

Remco Evenepoel fait aussi ce jour-là preuve d'une énorme force de caractère et de ses grandes qualités humaines. Alors qu'il comprend que la victoire ne va plus lui échapper, le jeune Belge ne peut retenir ses larmes. Car le lundi précédent, il a appris le décès tragique de Bjorg Lambrecht dont le souvenir l'a accompagné depuis lors, comme celui de son ancien équipier chez les juniors Stef Loos, disparu lui en début de saison.

A l'échauffement avant la course, il a fixé sur son vélo un papier sur lequel sont inscrits ces mots : "Conquiers ces étoiles (NdlR : celle du maillot européen) pour ces plus grandes étoiles encore".

"C'était ma motivation du jour", avoue le champion. "Ce n'est pas ma victoire, mais celle de Bjorg Lambrecht et de mon équipier Stef Loos. C'est une victoire pour eux, là-haut dans le ciel."

12. Ses premiers choix de vie et de carrière

Avant d'entamer la dernière partie de sa saison, sur les routes du Tour d'Allemagne, le coureur de Dilbeek, commune de la banlieue bruxelloise dont Schepdael est une des entités, a également posé des actes forts pour la suite de sa carrière.

D'abord, on a appris dans le courant du mois d'août que la relation amoureuse, qui durait depuis plus de deux ans, entre Remco et Oumaïma Rayane, sa jeune voisine, a pris fin. La vie commune entre un coureur professionnel ambitieux et la jeune femme, étudiante en sciences commerciales à l'Université de Louvain pour de nombreuses années encore, était devenue incompatible en tout cas de plus en plus compliquée.

Car Remco Evenepoel réside désormais très souvent dans le sud et plus spécialement à Monaco encore qu'il pourrait aussi choisir d'aller vivre en Andorre, comme son équipier Julian Alaphilippe et de nombreux autres grimpeurs. Une cinquantaine de coureurs pros habitent en saison dans la Principauté comme Dan Martin, les frères Yates ou Marc Soler.

"Je ne pars pas pour l'argent et les raisons fiscales mais pour m'entraîner dans les meilleurs conditions. J'avais plusieurs options, mais une connaissance m'a proposé de louer un appartement à Monaco. Devenir un meilleur grimpeur ne peut se faire en restant en Belgique, là bas, les routes d'entraînement sont idéales, tout comme les partenaires avec lesquels je pourrai rouler et les conditions climatiques meilleures toute l'année", se défend le coureur qui depuis un an a souscrit à de nombreux stages au soleil de Calpe, en altitude à Livigno ou à de multiples séances d'entraînement en Ardenne, près de La Gleize notamment. 

C'est là que Patrick Lefevere lui propose un nouveau contrat le liant avec l'équipe Deceuninck-Quick Step jusqu'à la fin 2023. Une prolongation de très longue (et inhabituelle) durée officialisée le 23 août dernier. Jusqu'alors, le Brabançon était lié jusqu'à fin 2021 avec une option pour la saison 2022.

“Même si nos objectifs se trouvent aussi à très courts termes, mon équipe et moi voyons à longue échéance", explique Evenepoel. "Nous avons la même vision des choses et les mêmes plans."

Une affirmation confirmée par son père, lequel fait fonction d'agent pour son champion de fils.

"L'argent n'a absolument pas joué un rôle primordial dans cet accord", dit Patrick Evenepoel. "Ce qui comptait, c'est que Remco se sente très bien chez  Deceuninck-Quick Step. Le contrat est lié à ses performances et ses succès futurs."

Alors, on peut croire que Remco Evenepoel finira très riche !