Toby Alderweireld - Jan Vertonghen

Toutes les bonnes choses ont une fin?

"Avec le temps, nous sommes devenus de véritables amis. Je peux difficilement jouer sans lui désormais. Si un jour je change de club, il devra m'y accompagner"


Toby Alderweireld à propos de Jan Vertonghen en 2017.

Trois ans plus tard, tout porte à croire que le vœu de Toby Alderweireld ne s'exaucera pas. Les deux joueurs épousent une trajectoire bien différente cette saison chez les Spurs.

Si l'un a prolongé son contrat en décembre et ce jusqu'en 2023, l'autre voit tout doucement mais sûrement son aventure prendre fin du côté de Londres. La faute à un contrat qui arrive à terme et, surtout, des prestations de moins en moins convaincantes. Si les deux hommes venaient à se quitter, il resterait tout de même des souvenirs. Beaucoup de souvenirs.

Cette "bromance" dure depuis plus de dix ans. Ensemble, ils ont tout connu ou presque. Des premiers terrains du Beerschot au professionnalisme de l'Ajax en passant par l'exigeante Premier League avec Tottenham ou l'ivresse de deux Coupes du Monde avec les Diables. Inséparables, les deux frères "siamois" se sont suivis partout. A l'issue de la saison, ils pourraient emprunter un chemin différent. L'occasion de revenir sur deux destins croisés et une complémentarité si rare qu'on pensait qu'ils ne seraient jamais séparés.

Le Germinal Ekeren: le début de l'aventure

Leur histoire commune commence ici, au Germinal Beerschot. Ils enfilent tous les deux leurs premiers crampons dans ce club réputé pour son école des jeunes. Les deux ans qui les séparent font qu'ils n’ont jamais évolué ensemble en Belgique mais se connaissent déjà un petit peu. Lors d’une interview dans la DH, Steve Alderweireld évoquait l’amour de son frère pour le club de son enfance: "Le Germinal de Tahamata, c’était notre club. Toutes les deux semaines, on allait voir les matchs du Germinal Ekeren avec notre grand-père. Et on jouait dans les catégories de jeunes du Germinal Ekeren."

Toby s’y affilie pour la première fois en 1994 à seulement 5 ans. Lors de la fusion entre le Germinal Ekeren et le Beerschot en 1999, seuls les meilleurs éléments peuvent rester. Forcément, les deux Anversois de souche peuvent continuer leur aventure dans leur premier club formateur.

"Au départ, Toby n’était pas le plus doué. Contrairement à Mousa Dembélé ou Jan Vertonghen"
Urbain Haesaert, ancien directeur de la formation des jeunes au Beerschot en 2017.

Après la fusion, les six premiers mois sont chaotiques pour Toby Alderweireld qui passe son temps sur le banc. Urbain Haesaert, ancien directeur de la formation des jeunes au Beerschot se souvient. "Quand je l’ai vu pour la première fois, son talent n’était pas frappant. Il n’était pas le plus doué. Au contraire de Moussa Dembélé ou de Jan Vertonghen."

Afin de parfaire sa technique modeste, ses formateurs le font passer au milieu de terrain. Un changement bénéfique toujours selon Haesaert : "Sa plus grande force, c’était sa frappe de balle. Il était capable d’envoyer de longues transversales et c’était précieux pour l’équipe. Il s’est développé et amélioré à cette position."

Quant à lui, Jan Vertonghen ne connaît pas de problème d’adaptation. Rapidement classé comme l’une des pépites du centre de formation, ses entraîneurs savent qu’il ne devrait pas faire de vieux os en Belgique. À l’époque, il évolue aussi au milieu du terrain. Dans la DH, l’un de ses anciens formateurs, Jurgen Maes, évoquait déjà ses qualités évidentes : "Sur le terrain, il était un leader, vu son talent et sa position. Physiquement, c’était un petit et frêle joueur de football. Mais il avait déjà une incroyable vision du jeu. Il pouvait lire le jeu facilement. Il ne perdait jamais le ballon et il était solide. Et il possédait déjà la frappe qu’il a aujourd’hui. Il montait souvent et il marquait régulièrement."

A un an d’intervalle, les deux amis d’enfance signent à l’Ajax Amsterdam. Plus âgé, Vertonghen sera le premier à franchir le pas en 2003 à seulement 16 ans. Grâce à une collaboration entre les deux clubs, ils peuvent parfaire leur formation mais les deux adolescents ne s’acclimatent pas de la même manière à leur nouvel environnement.

L’Ajax, adaptation différente pour explosion identique

De l’avis de Jurgen Maes, son formateur en Belgique, Jan Vertonghen n’a jamais poursuivi le rêve de devenir footballeur. Il est venu à lui : "Non, lui, il voulait jouer en équipe première de Tielrode avec ses frères. (…) Tous les enfants rêvent de devenir joueur professionnel. Mais chez Jan, c’était loin d’être concret comme idée. Le football était son hobby." Pourtant, malgré cette accroche familiale, le petit Jan s’intègre à merveille à sa nouvelle vie.

"L'Ajax m'a appris à devenir un homme avant de devenir un joueur."
Toby Alderweireld

Tout l’inverse de son futur coéquipier en équipe fanion. Au point que le jeune Toby Alderweireld souhaite claquer la porte de l’Ajax pour retrouver sa ville d'Anvers. Son frère raconte : "sa famille d’accueil était un échec total. Ces gens lui disaient que vu qu’il vivait chez eux, il devait arrêter de contacter ses parents. Au lieu de nous parler via Skype, il devait s’asseoir dans le fauteuil, avec eux. Un autre exemple : la dame préparait toujours les tartines pour le père et son vrai fils, mais Toby devait faire les siennes lui-même. Ces gens étaient très froids. Chaque dimanche, il était en pleurs quand il devait retourner à Amsterdam. Il larmoyait : J’arrête à l’Ajax !" Finalement, son père insiste et convainc son fils que son avenir est au football. Il ne regrette certainement pas ce choix aujourd’hui.

Clairement, ces différentes étapes de la vie ont forgé le caractère des deux joueurs aujourd’hui. Toby Alderweireld a très bien traduit ce sentiment dans les colonnes du Daily Mirror en 2016 : "L'Ajax m'a appris à devenir un homme avant de devenir un joueur. C'est le système : grandir dans la tête pour être ensuite un bon footballeur. C'est comme ça que j'ai pu développer toutes mes qualités, compléter mon jeu, améliorer ma technique et atteindre le niveau où je suis arrivé aujourd'hui."

Pas encore assez mûr pour être titulaire dans la capitale néerlandaise, Jan Vertonghen est tout d’abord prêté au RKC Waalwijk pendant six mois. L’objectif ? Obtenir du temps de jeu pour tout doucement s’inscrire dans le projet de l’équipe première. C’est l’année d’après qu’il devient un incontournable du onze ajacide sous les ordres d’un certain Adrie Koster (ex-Club de Bruges). Alors qu’il était vu comme un milieu de terrain pendant sa jeunesse, il forme finalement une paire inattendue en défense centrale. Son compagnon ? Un autre Belge de deux ans son aîné : Thomas Vermaelen. La dynastie belge est lancée dans l'axe de la défense amstellodamoise!

Toby Alderweireld, lui, n’est pas loin du duo. Il apprend et progresse au contact de ses deux compatriotes qui agissent comme des grands frères. Van Basten l’installe tout doucement pour finalement ne jamais le faire sortir de l’équipe. Le déclic se déroule lors du départ de Vermaelen pour les Gunners d’Arsenal en 2009. À partir de ce moment-là, Alderweireld prend ses quartiers et fait ses gammes.

"Vertonghen était vraiment l'héritier de Vermaelen dans le style, alors que Toby Alderweireld était davantage impliqué dans la construction du jeu."
Un adversaire

Pourtant, ce n’est pas lui le véritable remplaçant du Verminator. Pour So Foot, l’attaquant Édouard Duplan, qui évoluait pour le FC Utrecht et qui connaît bien les trois Diables pour les avoir affrontés, expliquait que "Vertonghen était vraiment l'héritier de Vermaelen dans le style, alors que Toby Alderweireld était davantage impliqué dans la construction du jeu. On avait l'impression de voir deux jumeaux qui avaient parfaitement compris la défense à la hollandaise."

Leur premier titre commun, ils l’obtiennent l’année d’après en coupe des Pays-Bas. La saison suivante, le formateur Frank De Boer s’empare de l’équipe fanion en remplacement de Martin Jol. Le Néerlandais, qui s’est ensuite bien crashé à l’Inter Milan ou Crystal Palace notamment, associe les deux Diables rouges. Il ne regrettera pas son choix.

Cette nouvelle paire enchaînera deux titres d’affilée : "On se connaît et on parle longtemps avant les matchs ensemble sur comment défendre et comment le faire. Notre complicité est devenue naturelle avec le temps" expliqueront-ils lors de cette période. D’un point de vue statistique, cette défense est un roc. En moyenne, les Anversois encaissent moins de 30 goals par saison (moins d’un but par match) et l’Ajax remporte 70% de ses rencontres. À deux, c’est l’assurance tout risque !

Jan Vertonghen, le grand frère de 25 ans part en 2012 pour la lucrative Premier League. Montant de l’opération: 12 millions d’euros. Une année plus tard, le second (24 bougies), décide lui d’aller monnayer son talent chez l’exigeant Diego Simeone à l’Atletico Madrid pour la somme de 7 millions d’euros. La première séparation de leur jeune carrière.

Partir pour mieux se retrouver

A Londres, "Jan zonder Vrees" (Jan sans Peur comme on l'appelait en Eredivisie) débarque avec une sacrée réputation. Meilleur joueur du dernier championnat néerlandais (seul et unique belge à obtenir cette distinction) et double tenant du titre en Eredivisie, il n’est pas un inconnu sur l’île britannique. 

Pour lui, la Premier League est une évidence : "Tout le monde sait que c’est l’Angleterre qui me fait rêver. Vous me connaissez, je fonctionne au sentiment. Et Tottenham est le choix du coeur." Intelligent, il sait comment se mettre un public dans la poche. En fin de mercato, il sera rejoint par son grand ami Mousa Dembélé.

"Jan est inestimable"
Scott Parker, coéquipier à Tottenham.

Vertonghen le savait, la presse le pressentait, le public l’a vu sous ses yeux, l'ex-ajacide s’éclate lors de sa première saison en PL. A la fin de l’année, il cumule 45 titularisations sur 50 rencontres possibles. Fort dans les deux surfaces, il inscrit même 6 buts dont 4 en Premier League.

Scott Parker, son coéquipier à Londres, n’hésite pas une seconde et couvre le Diable rouge d’éloges : "Jan a tout simplement été fantastique, un joueur incroyable. Il a été très important pour nous cette saison et tu ne peux que le voir devenir encore plus fort. Techniquement, c'est un footballeur doué. Il est comme une Rolls Royce, il glisse sur le terrain sans effort, il peut sortir avec le ballon et il a marqué plusieurs buts. C'est inestimable."

Du côté de l’Espagne, l’acclimatation de son frère siamois ne se fait pas sans douleur. Rien ne se passe comme prévu pour celui qui avait refusé plusieurs clubs anglais comme Newcastle ou Norwich pour le projet madrilène. Toby Alderweireld ne cache d’ailleurs pas ses problèmes d’adaptation : "Psychologiquement, c’est ma saison la plus difficile. Je n’avais jamais joué si peu mais j’ai apporté ma pierre à l’édifice, il faut en profiter collectivement et voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide."

Avec 10 titularisations en Liga, sa saison personnelle est en dents de scie. En revanche, la collective force l’admiration. Avec une Liga au compteur et une finale en Ligue des Champions, l’Atletico Madrid est LA révélation européenne de l’année. Le Diable rouge n’est forcément pas tout à fait étranger à ce succès mais ne peut se contenter de si peu de temps de jeu. En grand compétiteur, il prend la décision de s’exiler. Et choisit donc de reculer pour mieux sauter: direction Southampton.

"J'ai également choisi Tottenham car beaucoup de Diables rouges y jouent"
Toby Alderweireld lors de son transfert.

Avec Ronald Koeman aux manettes, le Tobe se sent plus à l’aise. "Ma confiance est énorme. Avec l’entraîneur j'ai une bonne relation. Sa façon de travailler est différente de Simeone. Ici on peut jouer au foot depuis la défense. C'est mon jeu. J'y étais habitué à l'Ajax."

En Angleterre son jeu de tête étonne et sa relance détonne. Son excellente saison ne passe pas inaperçue. City est un temps évoqué, Southampton fait le forcing pour obtenir sa signature définitive mais lui préfère retrouver la colonie belge des Spurs. Lors de son transfert, le défenseur expliquait: "Je suis également allé à Tottenham, car il y a déjà plusieurs Belges qui y jouent. Ce sera amusant d'être avec eux tous les jours à l'entraînement."

Lors de sa première saison, c’est bien simple Alderweireld joue l’intégralité des 38 matchs de Premier League. Sous Pochettino, l’équipe parvient à passer un véritable palier. Avec 35 buts encaissés, Tottenham dispose de la meilleure défense en championnat. Merci qui ? Merci aux frères siamois bien sûr!

En 2015, Toby évoquait cette réussite et l’entente entre les deux amis d’enfance pour NBC Sports. "C'est un très bon défenseur, qui sait manier le ballon. On peut toujours lui donner le ballon, il saura quoi en faire. Il est rapide, costaud et fort de la tête. Il sait s'adapter et défendre à la fois sur des avants costauds, mais également sur des éléments petits et rapides. Peu importe, il peut les battre." Au-delà de leurs automatismes, les deux hommes s’entendent comme larrons en foire. "C'est cool de jouer avec Jan, on se connaît très bien et je pense que ça se voit sur le terrain..." confiait-il alors. 

Pendant quatre ans, ils feront la pluie mais surtout le beau temps à Tottenham. Toujours dans les quatre premiers depuis le début de l’ère 100% belge dans l’axe, l’équipe le doit en grande partie à leur solidité défensive. En étant deux fois la meilleure défense d'Angleterre, Tottenham a pu capitaliser sur cette entente. La paire a activement participé au changement d'image du club. Les Spurs passent d'une formation du subtop anglais en 2013 à valeur sûre de Premier League aujourd'hui. Point d'orgue de cette magnifique épopée: la finale de Champions League perdue face à Liverpool en 2019. Si le club passe à un étage supérieur, les deux Anversois ne gagnent aucun trophée du côté de Londres. Le seul point noir de cette aventure jusqu'ici.

Le duo chez les Diables rouges

"J'ai joué plus de matches avec lui que sans lui"

Toby Alderweireld

L'exil avant une nouvelle association

Jan Vertonghen a tout connu chez les Diables rouges. Lors de sa première sélection, ses coéquipiers se prénomment Philippe Clément et Carl Hoefkens tandis que l’attaque est emmenée par un duo formé par Émile Mpenza et le regretté François Sterchele. Un autre temps.

La première fois qu’il est associé à son ami tatoué, c’était lors de la qualif pour l’Euro 2012. À l’époque, les deux Anversois grattent des minutes là où ils le peuvent. Trop forts pour ne pas jouer mais pas encore assez aguerris pour piquer la place de leurs concurrents Daniel Van Buyten et Vincent Kompany.  Surtout, si les Diables sont armés jusqu’aux dents dans le compartiment offensif, les côtés défensifs sont en pénurie. Notre consultant Alex Teklak se souvient. "Ce n’est pas un secret, les postes de latéraux étaient une faiblesse à l’époque. Surtout avant l’éclosion de Thomas Meunier qui a été une bouffée d’air frais pour les Diables mais aussi pour Toby." La blessure de Vincent Kompany a été un autre élément déclencheur. À partir de là, Marc Wilmots l’a fixé dans l’axe pour permettre également au joueur du PSG de s’épanouir. 

Jan, lui, dépanne à gauche pour "rendre service à l’équipe" mais au fond de lui, il "craint de ne jamais devenir l'une des plus grandes valeurs sûres mondiales à ce poste."

Tout changera lors de l’intronisation de Roberto Martinez. Teklak nuance quelque peu. "L’élément déclencheur, c’est cette défaite inaugurale contre l’Espagne pour Martinez. Ce jour-là les Diables prennent l’eau dans un système en 4-3-3. Très vite, il a cerné les limites mais aussi les forces de son noyau. Lorsque le technicien a fixé sa défense à trois avec des latéraux qui jouaient haut, tout était plus simple pour Vertonghen. Il retrouvait son système de Tottenham. Et par conséquent, sa zone de confort." Les deux gaillards fêtent donc leurs retrouvailles en défense centrale, aux côtés de Vincent Kompany. Depuis lors, ils ont été alignés 30 fois ensemble pour 25 victoires, 3 nuls et 2 défaites.  

Pour notre consultant, les Diables ont clairement exploité cette complémentarité. "L’équipe nationale a profité de leur philosophie commune lors de leur passage à l’Ajax" commence-t-il. "Ils ont été formés à bonne école ce qui a facilité une certaine complémentarité technique. Ensuite, le fait qu’ils soient gaucher pour l’un et droitier pour l’autre est également un facteur important. Cela change tout dans la façon de défendre sur les centres. Dans la couverture des partenaires également. Leurs placements et préférences motrices sont donc bien rodés. Cet antagonisme fait que cela fonctionne bien ensemble. Cette génération connaît les mêmes codes et parle une langue footballistique identique."

Leur stabilité est aussi un atout. "Alderweireld a connu uniquement Pochettino et récemment Mourinho. Je crois que les deux joueurs ont grandement bénéficié de cette complicité et de la continuité de cette situation."

"Un moment incroyable"
Vertonghen, recordman de sélections chez les Diables.

Le 10 octobre 2017, Vertonghen rentrait encore un peu plus dans l’histoire en dépassant un autre Jan (Ceulemans) au nombre de sélections. Premier Diable à atteindre la barre des 100 caps, il savourait l’événement à son image, avec sobriété et classe : "Je m’en rends bien compte que j’atteins un chiffre important. Il y a quelques mois, j’ai décidé de vivre mon record de sélections très sereinement. On n’atteint les 100 qu’une fois dans sa vie et j’en suis très fier. C’est un moment incroyable." Le futur ex-joueur de Tottenham compte aujourd’hui 118 sélections tandis que son double en possède 98. Comme d’habitude, l’un marche sur les traces de l’autre.

Clap de fin: séparation inéluctable?

L’image fait peine à voir. Le 5 février dernier, Jan Vertonghen sort après 54 minutes de jeu et une piètre performance lors d’un seizième de finale de coupe face à Southampton. Tête dans les mains, on y observe Sterke Jan faible comme jamais, presque en pleurs. Après la rencontre, où il réalise une terrible erreur quatre minutes avant sa sortie, José Mourinho constate les dégâts. "J'ai dû sacrifier quelqu'un dans une partie d'échecs. Il était malheureux, c'était une triste scène. Mais maintenant, c'est passé. Je ne lui ai pas encore parlé mais il n'en a pas besoin. Il est intelligent, c'est un pro de haut niveau."

"Alderweireld a réussi à se mettre au diapason Mourinho. Vertonghen non."
Alex Teklak

Pour notre consultant Alex Teklak, "cette image est rare tant Vertonghen nous a donné l’habitude de maîtriser ses émotions. D’être d’une fiabilité à toute épreuve mentalement..." Cela en dit long sur sa situation chez les Spurs en ce moment. Cette saison marque clairement un tournant pour lui. Aujourd’hui, l’idylle vécue entre les deux hommes depuis sept années devrait toucher à sa fin.

La faute à un José Mourinho qui ne fait plus confiance à l’Anversois de Tielrode. Pour Teklak, il y a des considérations tactiques à cette mise à l’écart. "Dans une défense à trois, il aurait tout à fait sa place. On l’a vu pendant des années avec Davison Sanchez et son ami Alderweireld. Le problème est simple: Mourinho préfère aligner une défense à quatre avec le jeune Japhet Tanganga. Vertonghen n’a plus les jambes pour évoluer sur les côtés. Ses qualités s’expriment mieux dans l’axe" souffle-t-il. Avant d’ajouter: "En plus, ses prestations ne sont plus en adéquations avec le plus haut niveau mondial. Toby Alderweireld a réussi à se mettre au diapason. Jan Vertonghen non."

Un départ semble inéluctable pour Sterke Jan. "La bonne nouvelle, c’est qu’il ne risque pas de manquer de prétendants. Avec son contrat qui se termine, il va avoir beaucoup de sollicitations. Je ne m’en fais pas pour lui car il est intelligent..." poursuit Alex Teklak.

Dans les destinations annoncées par la presse, l’Ajax Amsterdam ferait office de favoris. Une bonne idée? "Un retour à l’Ajax pourrait forcément l’intéresser. Mais les Amstellodamois devront s’aligner sur le salaire de leur ancien capitaine ce qui ne semble pas facile. Sportivement, cela aurait du sens car les Néerlandais ont toujours bien aimé bâtir avec de l’expérience pour pouvoir valoriser leur jeune garde. On l’a encore vu avec Blind ou Tadic qui ont encadré parfaitement les pépites que sont Frenkie De Jong ou Matthijs De Ligt." Le départ du joueur de la Juventus n’a d’ailleurs jamais été compensé par les dirigeants.

Alors, retour à l’envoyeur afin de boucler la boucle pour le Diable ? Avant, qui sait, de retrouver Alderweireld dans quelques saisons...