La politique belge,
histoire de famille

Louis Michel et son fils Charles, lors de la réception du Nouvel an, en 2003.

Reporters

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Les prénoms changent, les noms restent. Du plus petit conseil communal au gouvernement fédéral, à l'aube des élections communales, la politique reste une histoire de famille. Les familles Kennedy et Bush aux Etats-Unis, les Le Pen en France, les Michel et les De Croo en Belgique, etc. Bon sang ne saurait mentir, dit le proverbe. L'histoire semble cependant nous enseigner autre chose, tant souvent, à travers les âges, la descendance des grands hommes d’État fut parfois médiocre...

Qui se souvient de Vassili Djougachvili, fils de Jospeh Staline, alcoolique notoire, violent, corrompu et sans scrupule ? Ou du fils de Napoléon ? Certains Empereurs romains l'avaient bien compris. L'adoption fut ainsi érigée en pratique courante pour désigner son successeur. Ainsi de l'Empereur Trajan avec Hadrien, lequel procéda de la même manière avec Antonin, avant de répéter la manœuvre avec Marc-Aurèle.

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On trouve pourtant dans l'histoire quelques brillants contre-exemples. Winston Churchill, géant du 20ème siècle, fit mieux que son père, Lord Randolph Henry Spencer-Churchill, député britannique, avec lequel le jeune Winston rêvait de siéger, un jour. Et chez nous ?

Georges W. Bush, deux fois président des USA, et son père Georges Bush senior (au centre) reçoivent le prince saoudien Ben Salman dans la propriété familiale de Houston.

La force du clan

Les générations passent, pas le virus de la politique

Clans, dynasties, baronnies : si les mandats ne s'acquièrent pas par la naissance, force est de constater que certaines familles ont su pérenniser et transmettre leur influence sur la vie publique.

DH

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Le clan Moureaux

Catherine Moureaux (PS), députée bruxelloise et bourgmestre de Molenbeek a succédé à son père, Philippe Moureaux, après avoir vu Françoise Schepmans (MR) lui ravir l'écharpe maïorale. Sa mère, Françoise Dupuis (PS), est conseillère communale à Uccle et ex-présidente du Parlement de la Région Bruxelles-Capitale. Son mari, Carlos Crespo, est président du MRAX. Son père, Philippe Moureaux, a connu une longue carrière de ministre et fut l'emblématique et contesté bourgmestre de Molenbeek. Il est décédé récemment. L'oncle de Catherine, frère de Philippe, Serge Moureaux, a été sénateur PS. Mais le socialisme n'est une histoire de famille que depuis deux générations chez les Moureaux. En effet, Charles Moureaux, père de Philippe et de Serge, grand-père de Catherine, était lui-même ministre... libéral. L'histoire d'une famille bourgeoise devenue socialiste

Rachid Madrane, Philipppe et Catherine Moureaux.

Rachid Madrane, Philipppe et Catherine Moureaux.

Rachid Madrane, Philipppe et Catherine Moureaux.

Le clan Happart

Les jumeaux Happart

Les jumeaux Happart

Les jumeaux José et Jean-Marie Happart (PS) ont animé la vie politique belge durant de longues années. José fut le fer de lance du Mouvement wallon, après avoir été un militant énergique dans le dossier Fourons. Il a été président du Parlement wallon, tandis que Jean-Marie a occupé les fonctions de député et sénateur. Le fils de ce dernier, Gregory, est lui-aussi actif au PS.

Le clan Van Cau

Jean-Claude Van Cauwenberghe, Carolo de toute éternité, a été ministre-président wallon et bourgmestre de Charleroi, avant de faire un pas de côté à la suite d'ennuis judiciaires, pour lesquels il a été blanchi tardivement. Il est le fils d' André Van Cauwenberghe, qui fut ministre et échevin à Charleroi. Il est père de Philippe Van Cauwenberghe, actuellement échevin à la Ville. Les hommes passent dans le Pays noir, mais l'influence du clan Van Cau, peut-être plus diffuse, reste bien présente.

Le clan Michel

Charles et Louis Michel.

Charles et Louis Michel

Charles et Louis Michel

L'influence du clan Michel est conséquente en Brabant wallon, et dans tout ce que la Belgique francophone compte de militants, candidats et élus libéraux. Charles Michel (MR) occupe, comme chacun le sait, la fonction de Premier ministre. Il reste le bourgmestre empêché de Wavre, chef-lieu de la province. Son père, Louis Michel (ex-ministre, commissaire européen, et désormais député européen) a été bourgmestre de Jodoigne durant plus de 20 ans: c'est à partir de son fief qu'il a rayonné sur la région, affermissant son poids au sein du parti libéral, au Fédéral, à l'Europe. Alors que son aîné, Charles, agit au plus haut échelon du pays, le poids politique de son cadet, Mathieu n'est pas négligeable pour autant. Président du Collège provincial du Brabant wallon, il se dit au MR que rien d'important de ce qui concerne le parti en Brabant wallon ne se décide sans son accord.

Le clan Onkelinx

Lorsque Laurette a quitté la région liégeoise pour la capitale, c'est toute une page d'histoire du PS liégeois qui s'est tournée. Le livre n'est cependant pas refermé: le chapitre suivant s'écrit à Schaerbeek et en Région bruxelloise. A l'origine, on trouve Gaston Onkelinx, pater familias, grand syndicaliste et figure historique du PS liégeois. Ses enfants ont suivi sa trace. Alain Onkelinx (PS), est devenu député wallon. Sa soeur, Laurette Onkelinx, actuellement députée fédérale, a été plusieurs fois ministre. Elle reste l'une des figures marquantes de sa génération politique. Leurs traces sont suivies par Julien Uyttendale (PS), jeune député bruxellois qui n'est autre que le beau-fils de Laurette et fils de Marc Uyttendaele, célèbre pénaliste.

DH

Gaston et Laurette Onkelinx.

Gaston et Laurette Onkelinx.

La dynastie De Croo

Alexandre De Croo (Open Vld), Vice-Premier ministre, n'est autre que le fils d’Herman De Croo, qui fut lui-même ministre à plusieurs reprises. Alexandre De Croo, également bourgmestre de Brakel, est l’héritier d’une véritable dynastie profondément ancrée dans cette terre de Flandre-Orientale. Chez les De Croo, on est bourgmestre de père en fils. Alexandre est le sixième !

D.R.
Belga

Mathieu Michel:
"Fier de mon père,
fier de mon frère"

INTERVIEW

Moins connu au niveau national, le second fils de Louis Michel est un poids lourd en Brabant wallon. Tête de liste aux provinciales, il est président du Collège provincial.
(Interview réalisée en octobre 2018)

Tête de liste aux élections provincial, il est président du Collège provincial.

Tête de liste aux élections provincial, il est président du Collège provincial.

Tête de liste aux élections provincial, il est président du Collège provincial.

"Du côté de ma mère, ils sont bouchers de père en fils. Tout le monde trouve ça normal"

Vous êtes non seulement le fils de Louis Michel, grande figure du MR, mais en plus, le frère de Charles Michel. Vous avez choisi vous aussi la carrière politique. Ce n'est pas un hasard?

"Il faudrait sans doute faire une étude sur ces jeunes qui s'engagent dans une voie similaire à celle de leurs parents, qui deviennent avocats, médecins etc. Du côté de ma mère, ils sont bouchers de père en fils. Tout le monde trouve cela normal. On ne leur demande jamais pourquoi ! En politique, c'est différent visiblement. Sans doute parce que la visibilité et la popularité amènent à se poser la question."

Sauf qu'en politique, la notoriété joue un rôle très important pour l'élection.

"Oui, la notoriété est importante. Mais c’est comme ça aussi dans le journalisme et d’autres professions. La notoriété est un avantage lors de la première élection, cela facilite l’accès à la liste. Mais derrière, il y a beaucoup d’attentes !"

"Dans la cour de récré, certains ados me traitaient de c… parce que j’étais le fils de mon père"

Cela ne vous ennuie pas d'être comparé sans cesse à votre frère et votre père?

“Je vois ça comme une fierté. Je suis fier de mon père, fier du travail de mon frère. Mon père et son libéralisme social ont été pour moi, et pour d’autres, une grande source d’inspiration. Il m’a permis de développer mes convictions, qui ont inspiré mes propres valeurs. Moi, j’ai choisi d’être actif à l’échelon local. Mais c’est vrai : certaines personnes émettent parfois un jugement hâtif. Déjà dans la cour de récré, certains ados me traitaient de c… parce que j’étais le fils de mon père. Cela fait désormais 18 ans que je suis en politique. Les gens devraient se renseigner sur ce que j’ai fait, mon action, avant de me juger.”

Mon choix est de rester à l’échelon local"

Vous êtes connu dans votre province, mais peu en dehors. Vous n’avez jamais eu envie d’une carrière au niveau national ?

Mon choix est de rester à l’échelon local. Je me consacre au Brabant wallon : c’est ma sphère d’action.

Mathieu Michel, président du Collège provincial du Brabant wallon.

DH

DH

“Ceux qui pensent que le Brabant wallon est dans la poigne de la famille Michel sont dans le fantasme."

En Brabant wallon, il se dit que le clan Michel, et vous en particulier, décidez de presque tout ?

“Je suis toujours surpris quand j’entends ça… Ceux qui pensent que le Brabant wallon est dans la poigne de la famille sont dans le fantasme. Je n’ai pas le souvenir d’avoir eu une discussion d’opposition avec un bourgmestre. Les derniers échanges un peu vifs que j’ai pu avoir concernaient la rationalisation des maisons du tourisme. J’ai divergé d’autres communes, mais après plusieurs réunions ensemble, et des discussions, nous sommes parvenus à un accord. On ne mène plus la politique comme il y a 20 ans… La dynamique plus directive a presque disparu.”

Une affiche électorale, en vue des élecitons provinciales d'octobre.

AdM

AdM

"Un mécanisme de reproduction sociale"

Jean Faniel, docteur en sciences politiques et directeur général du CRISP

Etre fils d'homme ou de femme politique est-il un vrai atout pour réussir en politique?

"Le sujet a peu été étudié par les politologues du pays. Il est clair que cela peut aider à l'élection. Un cas marquant a été la campagne européenne de Frédéric Daerden, le fils de Michel Daerden, en 2009. Il avait clairement fait campagne en jouant sur son nom, plutôt que sur son prénom. Avec succès."

"Aux électeurs de décider si la chose les dérange, ou pas."

Est-ce propre à la politique?

"Dans la politique, comme dans d'autres domaines, on peut être plus intéressé par un sujet où excelle un membre de l’entourage. On le voit notamment avec les médecins. Cela pose la question du capital culturel, social. On le retrouve dans le milieu du cinéma, du show-business, juridique. C’est plus facile quand on a baigné dedans. Ce mécanisme de reproduction sociale n’est pas très surprenant. En ce qui concerne les politiciens, c’est aux électeurs de décider si la chose les dérange, ou pas."

Certains parleront du népotisme du milieu politique.

Je parlerai d’abord de réseaux familiaux, qui permettent d’avoir accès plus facilement à une position de pouvoir. Le népotisme consiste à utiliser ces positions de pouvoir à des fins privées, par exemple en engageant un membre de la famille. Si un cas est litigieux, il doit être évalué."

Jean Faniel, directeur du CRISP.

DH

DH

Jean-Claude Van Cauwenberghe:
"J'ai vu pleurer mon père après une élection perdue"

"Généralement, quand un enfant voit ce que la famille subit avec la politique, cela le décourage. Les Mathot & Cie, ce sont les exceptions"

Jean-Claude Van Cauwenberghe 

Jean-Claude Van Cauwenberghe 

Vous avez été ministre-président wallon, bourgmestre de Charleroi, député etc. Votre fils est échevin PS à la Ville. Et votre père aussi était en politique.

"Oui, il a été député, sénateur, et ministre éphémère. J'ai baigné dans la politique depuis le plus jeune âge."

C'est donc normal, voire inévitable de suivre les traces de son père?

"Non. La plupart des enfants se détachent de la politique car ils en voient les conséquences… Généralement, quand un enfant assiste à ce que la famille subit avec la politique, cela le décourage. Les Mathot et cie, ce sont les exceptions !

Mais cela n’a pas été votre cas ?

"Dès 15 ans déjà, la politique m’intéressait fortement. Mais mon père me décourageait. Il était obsédé par les études ! Il disait : “Tu feras de la politique quand tu auras un diplôme !” C’est la leçon principale qu’il m’a enseignée : ne pas dépendre de la politique. J’ai vu pleurer mon père après une élection perdue… J’ai donc terminé mes études, je suis devenu docteur en droit. Je suis d’ailleurs toujours inscrit au barreau. Si ça tournait mal, je pouvais toujours redevenir avocat. J’aurais pu ne pas l’écouter. À 20 ans, j’étais déjà une petite star dans le monde socialiste carolo.”

"Ce n'est pas grâce à moi que Philippe est là"

Vous avez tenté de dissuader votre fils Philippe de suivre votre exemple ?

Philippe est revenu à la politique tardivement, voici 7 ou 8 ans. Il l’a fait sans que j’intervienne. Il a lui-même été dans la tourmente avec le décret Viseur, quand le Collège communal a dû démissionner. Mon fils a dû retrouver un emploi. Il a eu un coup de mou. Et puis, il a refait surface en politique. Il a persisté ! Je ne pensais pas forcément qu’il le ferait… Aujourd’hui, il s’est affirmé. Il ne me consulte presque plus. Ce n’est pas grâce à moi qu’il est là, mais par sa personnalité, son travail, sa détermination.”

"Si cela en valait la peine? Je m'interroge"

Cette vie en politique, les pressions, les succès, les cabales, les chutes, cela en valait la peine ?

Je m’interroge aujourd’hui. La politique, je ne vivais que pour ça… Je pense que j’aurais pu avoir du succès avec mon cabinet d’avocat. J’ai aussi connu des choses formidables : j’ai rencontré Mitterrand, Fidel Castro… Mais le prix que j’ai payé… La chute que j’ai connue, même si elle n’a pas été absolue, pèse dans la balance. Ma carrière a été fulgurante, ma chute tout autant. Aujourd’hui, après avoir été blanchis à 100 %, les gens me disent : “Tu n’aurais pas dû démissionner.” Mais c’est impossible ! On est pris dans un tsunami tel qu’on ne peut résister. Le politique ne peut tenir car il est déjà condamné médiatiquement. Pendant tout un temps, j’ai rasé les murs. Le ciel était noir. Il faut du temps pour s’en remettre. Aujourd’hui, je suis de nouveau interpellé très positivement dans la rue. Les gens me demandent quand je reviens en politique !”

L’épreuve que vous avez traversée, le scandale de la Carolo, cela doit être difficile pour la famille ?

Cela a été une vraie épreuve pour elle. La famille réagissait mal évidemment. J’ai pu compter sur mon épouse. Un homme ne peut pas mener bataille sur deux fronts à la fois. Quand il rentre chez lui, cela doit être dans un espace de paix. Sinon, il ne peut pas tenir. J'ai reçu une bonne dose d’amitié, aussi. Même si j’ai largement été abandonné par le parti, durant un temps. Je me demande parfois comment j’ai résisté. J’ai un petit moral, je suis un peu hypocondriaque. Mais là, je n’ai rien lâché, j’ai combattu.

"En politique, celui qui s’aplatit, on lui marche dessus"

Quel conseil donnez-vous à votre fils ?

“La première leçon que j’ai retenue, et que je lui répète souvent : en politique, celui s’aplatit, on lui marche dessus. On ne peut faire une grande carrière en étant un simple suiveur."

Philippe et son père Jean-Claude Van Cau.

Ministre, comme papa

Les exécutifs sont loin d'être dépourvus en fils d'anciens ministres, ou personnalités politiques.

Reporters

Herman De Croo et Daniel Ducarme ont tous deux été ministres, durant leur carrière. Leurs enfants, Alexandre De Croo et Denis Ducarme siègent aujourd'hui ensemble au gouvernement fédéral.

Herman De Croo et Daniel Ducarme ont tous deux été ministres, durant leur carrière. Leurs enfants, Alexandre De Croo et Denis Ducarme siègent aujourd'hui ensemble au gouvernement fédéral.

On trouvait au sein du gouvernement Michel 1 pas moins de trois ministres dont les pères ont eux-mêmes occupé une fonction ministérielle au cours de leur carrière: Charles Michel, Alexandre De Croo et Denis Ducarme. Un autre, Pieter De Crem, est fils de bourgmestre, tandis que le frère de Maggie De Block a occupé la fonction maïorale. Ils ne sont plus que deux aujourd'hui: Alexander De Croo, le nouveau Premier ministre et Mathieu Michel, qui a été nommé Secrétaire d'Etat.

Denis Ducarme (MR) occupe la fonction de ministre de l’Agriculture. Il est le fils de Daniel Ducarme, ex-ministre wallon et ministre président de la Région Bruxelles-Capitale. Son frère, Lucas, est candidat aux élections communales de Koekelberg.

Maggie De Block (Open Vld), ministre de la Santé. Son frère Eddie De Block, 51 ans, dirige la commune de Merchtem depuis 2000. Il ne se représente pas pour ce scrutin. Maggie De Block tirera la liste dans cette même commune.

Pieter De Crem est le fils de Jan De Crem qui fut pendant 30 ans bourgmestre d’Aalter. Son fils Pieter lui a succédé en 1995.

Aux gouvernements wallons, bruxellois et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la tendance est bien marquée. Pierre-Yves Jeholet (MR), ministre wallon de l'Economie est le petit-fils du bourgmestre de Xhendelesse (Herve), avant la fusion des communes.

Alexander De Croo.

Parlementaires de père en fils

DH

Le Parlement wallon.

Le Parlement wallon.

Aux parlement wallon, bruxellois ou à la Chambre, la filiation n'est pas un vain mot.

Christophe Collignon (PS)

Le bourgmestre de Huy n'est autre que le fils de Robert Collignon, ex-ministre-président de la Wallonie. Lui-même est le fils de Emile Collignon. Christophe Collignon a été nommé ministre wallon ce jeudi 1er octobre en remplacement de Pierre-Yves Dermagne.

Maurice Mottard (PS)

Maurice Mottard, ex-député PS et bourgmestre de Grâce-Hollogne, est issu d'une longue lignée socialiste.  Son arrière-grand-père était déjà candidat conseiller communal socialiste en 1926.   Et son père, Gilbert Mottard, a été ministre des Pensions.

Frédéric Daerden (PS)

Frédéric, ministre à la Fédération et bourgmestre de Herstal, est le fils du célèbre Michel Daerden. Le succès de son père, homme politique liégeois à la popularité presque inédite, s'est matérialisé par la fameuse « Daerdenmania », avant son décès tragique.

Jean-Marc Delizée (PS)

Jean-Marc Delizée (PS), député, est le fils de Roger Delizée, ex-bourgmestre de Viroinval et Secrétaire d’État à la Santé publique.

Alain Mathot (PS)

Alain Mathot (PS), ex député et bourgmestre de Seraing depuis 2005, avait annoncé au terme du procès Intradel son intention de se retirer de la politique à la fin de son mandat. Il est le fils de Guy Mathot, ex-bourgmestre de Seraing, plusieurs fois ministre. Son propre père, Jules a été permanent syndical FGTB et bourgmestre de Saint-Séverin.

Gilles Foret (MR)

Ex- député fédéral, son père n'est autre que Michel Foret, gouverneur de la Province de Liège et ex-ministre wallon de l'Aménagement du territoire.

Fabian Maingain (Défi)

Olivier Maingain, bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert, et ancien l'emblématique président de Défi.Son fils, Fabian Maingain, est la figure montante du même parti et député bruxellois.

Christine Defraigne (MR)

L'ex présidente du sénat, échevine à Liège incarne l'aile gauche du MR. Son père, Jean Defraigne,ancien ministre, est l'ancien président de la Chambre.

Jacqueline Galant (MR)

Jacqueline Galant, députée wallonne, bourgmestre de Jurbise, et ex-ministre de la Mobilité, est la fille de Jacques Galant, qui a lui-même été bourgmestre de Jurbise. Leur sœur et fille, Isabelle (MR), a été bourgmestre de Lens. Elle est députée fédérale depuis 2017, après avoir remplacé Denis Ducarme à la Chambre. Chez les Galant, la politique est une histoire de famille.

A Bruxelles, en Wallonie, dans nos communes.

Anne Barzin (MR), échevine à Namur, est la fille de Jean Barzin, député fédéral PRL.

Bernard Clerfayt (Défi), est bourgmestre en titre de Schaerbeek. Il est le fils de Georges Clerfayt, ex-député FDF,

Philippe Pivin (MR), ex-bourgmestre de Koekelberg, a pour père Jacques Pivin, ancien député-bourgmestre de la même commune.


Nicolas Reynders (MR), fils de Didier Reynders, est actuellement actif comme porte-parole de Pierre-Yves Jeholet, ministre wallon de l'Emploi… qui a lui-même débuté sa carrière politique en tant que porte-parole de Didier Reynders. Résident à Brudinne, Nicolas Reynders se présente aux élections pour la première fois en 2018 : il sera sur les listes provinciales du district de Huy et de l’arrondissement de Waremme.

Benoît Cerexhe, chef de groupe cdH au Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale, est le fils de Étienne, Baron Cerexhe, député à la Chambre et anobli par Albert II, mais aussi petit-fils de Joseph Cerexhe, qui fut bourgmestre de Malmedy.

Charles Ferdinand Nothomb,  membre du parti social-chrétien(PSC) et Ministre d'État depuis le 30 janvier 1995.  Il est descendant de Jean-Baptiste Nothomb, qui fut premier ministre de 1841 à 1845. Une famille dont est également issue la célèbre romancière, Amélie Nothomb.

Christophe Collignon.

Christophe Collignon (PS).

Christophe Collignon (PS).

Frédéric Daerden (PS)

Frédéric Daerden (PS)

Frédéric Daerden (PS)

Fabian Maingain (Défi).

Fabian Maingain (Défi).

Fabian Maingain (Défi).

Philippe Pivin (MR).

Philippe Pivin (MR).

Philippe Pivin (MR).

Mon père, ce bourgmestre

Hastière, province de Namur

Depuis 20 ans, le socialiste Claude Bultot règne sur Hastière, petite commune de 6.000 habitants, bordée par la Meuse, et située dans le sud de la Province de Namur. Tout le monde y connaît le bourgmestre et le bourgmestre y connaît tout le monde. En octobre, il se présente pour la dernière fois en tant que candidat-bourgmestre.

Claude Bultot (PS), bourgmestre d'Hastière.

Claude Bultot (PS), bourgmestre d'Hastière.

Claude Bultot (PS), bourgmestre d'Hastière.

Et la relève ? Les candidats ne manqueront pas, sans doute. Parmi ceux-ci, son fils, Simon Bultot, ne sera peut-être pas le moindre. Pourtant, même en cas de bon score, ce dernier devra patienter encore 6 ans pour intégrer le Conseil ou le Collège communal. Le code de la démocratie locale est, à cet égard, très clair. Pas question pour des membres d’une même famille de siéger ensemble.

"Dans 6 ans, j'espère bien devenir bourgmestre"

Simon Bultot (PS), fils de Claude Bultot.

Simon Bultot (PS), fils de Claude Bultot.

C’est une campagne un peu spéciale pour moi. C'est la première, déjà. J'y pense depuis longtemps... Mon objectif, c’est d’intégrer le conseil du CPAS, et d’apprendre un maximum, notamment dans les relations avec la commune. Ensuite, dans 6 ans, j'espère bien devenir bourgmestre”, analyse Simon Bultot. “Est-ce que mon nom est un avantage ? Oui, sans doute. Car on me connaît. Mais je n’ai pas attendu deux mois avant les élections pour m’impliquer dans la vie locale. Je suis presque tous les jours au club de foot ou de tennis de la commune, dans lesquels je suis fort impliqué.”

"3 heures de route tous les jours pour rester à Hastière"

La politique, à tous les niveaux de pouvoir, comporte son lot d’avantages et d’inconvénients. “J’ai vécu quelques années à Bruxelles, où je travaille. Mais la vie là-bas ne me plaisait pas. Hastière me manquait et je voulais m’impliquer dans la vie locale. J’y suis revenu”, reprend ce diplômé en Sciences politiques, qui travaille à la CGSP. “Aujourd’hui, je quitte mon domicile à 5h30 tous les matins pour me rendre à Bruxelles. Aller et retour, j’en ai pour au moins 3 heures de trajet tous les jours. Mais je ne regrette rien."

Dans les réponses de Simon Bultot revient régulièrement cette phrase, entendue chez presque tous les fils et filles de politiciens. “La politique, j’ai baigné dedans depuis tout petit.”

“Les critiques, il y en a, évidemment. Mais cela fait partie du travail. Je comprends que les gens aient une vision négative de la politique, soient dégoutés. Si je n’étais pas né dedans, peut-être que je penserais comme eux. Mais dans l'ensemble, les gens sont positifs à mon égard. C'est plus simple, évidemment, si je ne connais pas les gens, quand mon père m'accompagne pour le porte-à-porte. De mon côté, j'ai vu mon père travailler depuis des années, et tout ce qu'il faisait pour sa commune. Quoi qu’on en dise, quand une personne vient voir le bourgmestre avec un projet, et qu’il parvient à l’aider, c’est gratifiant.

Réussir sans les parents, c'est possible ?

Elio Di Rupo.

Elio Di Rupo.

Elio Di Rupo, d'enfant sans père à Premier ministre

Baigner dans le milieu politique depuis l'enfance et y disposer de relations familiales se révèle donc un atout certain en politique. Il reste pourtant possible, en dépit des difficultés, de parvenir au sommet de l'Etat sans disposer de tels liens familiaux. Les origines modestes d'Elio Di Rupo ne l'ont pas empêché de devenir bourgmestre de Mons, Premier ministre et président du PS. Fils d'immigrés italiens, orphelin de son père dès l'âge d'un an, éduqué par sa mère seul avec ses 6 frères et soeurs etc. Il a dû construire ses réseaux, à force d'audace, de travail, d'intelligence. Une success story sans nul doute digne d'un film hollywoodien. Preuve que l'ensemble de notre classe politique n'a pas été élevée avec une petite cuillère en argent dans la bouche, loin s'en faut.

De l'audace, son principal adversaire aux élections communales n'en manque pas. Les observateurs montois affirment parfois trouver dans la fougue de Georges-Louis Bouchez (MR) quelque chose du jeune Elio Di Rupo... De son côté, le leader de Mons en Mieux (entretien réalisé en octobre 2018) a déjà expliqué la frénésie de sa communication, de son action, comme une forme de compensation pour son manque initial de réseau et d'appui politique.

Georges-Louis Bouchez: "La Belgique, un pays extrêmement conservateur"

“Si on dispose des bons réseaux, clairement, il est plus simple d’être sur les listes. La Belgique est un pays extrêmement conservateur. C’est le cas en politique, mais pas seulement. Regardez à Bruxelles les statues et les noms de nos pères fondateurs. On retrouve les mêmes noms aujourd’hui, un peu partout. C’est une grande différence avec les USA. Cela prouve la reproduction sociale à l’œuvre dans ce pays. On le voit dans notre enseignement”, assure Georges-Louis Bouchez.

"Certains ne sont là que grâce à leur nom"

Le jeune Montois estime qu’en politique, le phénomène est accentué par le caractère particratique du pays. “Les partis désignent qui devient ministre, ils font les listes électorales. Il est vrai que parfois, au niveau communal, provincial, on voit que certains ne sont là que grâce à leur nom. Sans lui, ils ne seraient nulle part. Regardez la famille Lafosse à Mons… Elle est installée dans tous les réseaux publics, ce qui forme une très désagréable particratie. Un nom peut être une aide, par exemple pour certains parlementaires pour qui, tout ce qui compte, c’est d’être bien placés sur la liste électorale. Cela peut suffire à un certain niveau pour faire une carrière de député relativement anonyme. Les relations et la clientèle sont établies depuis des années. Ces éléments accentuent le phénomène dynastique… J’ai en détestation ceux qui dilapident l’héritage qu’ils ont reçu. J’admire par contre ceux qui le font fructifier. Après, ce n’est pas parce qu’on est le “fils de” que cela donne tous les passes droits, en particulier au plus haut niveau. Le nom peut parfois être aussi un obstacle.

Il prend sans surprise l’exemple de Charles Michel. “De par sa maestria politique, il a dépassé son père”, conclut Georges-Louis Bouchez

Georges-Louis Bouchez.

Le même sang,
pas le même parti

Ils sont frères et soeurs, maris et femmes, pères et fils, mais n'appartiennent pas au même parti.

Benoît et Jean-Pierre Lutgen.

Jean-Pierre Lutgen.

Jean-Pierre Lutgen.

Pascale Javaux

Pascale Javaux, 6ème sur la liste du bourgmestre de Fernelmont, apparentée PS, est la sœur de Jean-Michel Javaux, ex-président d'Ecolo.

Jean-Marc Goblet

Jean-Marc Goblet, le frère de l'ex-boss de la FGTB et député PS, Marc Goblet, a rejoint en 2016 le PP de Mischaël Modrikamen, avant de claquer la porte. Il refuse aujourd'hui d'être associé au parti populaire.

Jean-Pierre Lutgen

Benoît Lutgen, président du CDH et bourgmestre de Bastogne, est le fils de Guy Lutgen, ancien ministre. Lors de ces élections communales, il livrera une guerre fratricide à Jean-Pierre Lutgen, de tendance MR, qui emmène une liste d'ouverture dont l'objectif avoué est de ravir le maïorat à son frère.

Tine Van Rompuy

Eric Van Rompuy (CD&V), député fédéral est le frère d'Herman Van Rompuy, ex-Premier ministre, mais aussi de Tine Van Rompuy. La sœur des deux membres du CD&V n'a pas tout à fait suivi la même route que ses frères puisqu'elle est infirmière, syndicaliste et surtout, membre du PTB ! En 2009, elle a participé à la création d'une affiche électorale pour le parti des travailleurs, qui montrait son Premier ministre de frère, Herman Van Rompuy, costumé en clown, sous le slogan « Halte au cirque politique ».

Renaud Duquesne

L'avocat marchois Renaud Duquesne a récemment quitté le MR pour rejoindre Défi. Il est le fils d'Antoine Duquesne, ex-président du PRL et plusieurs fois ministre.

Sophie Pécriaux et Rik Daems

La députée manageoise Sophie Pécriaux  (PS) est l'épouse de Rik Daems, député... Open Vld. Preuve que l'amour transcende parfois les partis. "Rik Daems et moi, on a des idéologies souvent opposées et encore. Mais on a une vie privée et, face à un emploi du temps aussi chargé que le nôtre, on ne passe pas notre temps à discuter de problèmes politiques de fond", expliquait-elle à la DH en 2006, au début de leur relation. "Nous vivons une vraie histoire d'amour, Hendrik et moi (elle prononce Henrik). Avec un enfant voulu et une promesse de naissance qui est vraiment un projet commun." 

Sarah Schilz, secrétaire d'Etat Ecolo issue d'une famille PS

 Sarah Schlitz (Ecolo), la nouvelle secrétaire d'Etat à l'Egalité de genre est la petite-fille d’un ancien sénateur et ex-bourgmestre socialiste liégeois du début des années nonante