Zinedine Zidane, entraîneur à succès, va-t-il faire oublier Zizou, l’emblématique champion du Monde et d’Europe, passé par Bordeaux avant de prendre son envol à la Juventus et d’acquérir une nouvelle dimension au Real Madrid ?
S’il est encore un peu tôt pour répondre àcette question, le Français marche en tout cas sur les traces des plus grands. Zidane peut remporter ce samedi, face à la Vieille Dame, sa deuxième Ligue des Champions, alors qu’il a permis au Real de retrouver son trône en Liga...
"Quand j'ai terminé ma carrière de joueur, je ne voulais pas être entraîneur", admettait d’ailleurs le Marseillais en 2014. "J'ai d'abord pris du temps pour moi, pour ma famille. Pendant trois à quatre ans, j'ai coupé avec le foot. Mais comme je n'aime pas trop faire du business, voyager, je me suis dit qu'il fallait que je revienne sur le terrain faire ce que je sais faire de mieux: transmettre mon expérience."
Du vécu, c’est sûr : Zidane en a à revendre. Mais l’homme ne brûle pas les étapes. Il ne veut pas se griller. "Yazid (NdlR : nom du joueur) a compris que sa carrière de joueur ne suffisait pas, et qu’entraîner est un autre métier, que cela ne s’improvise pas", souligne Guy Lacombe, sur le site de la Fifa, évoquant ainsi unhomme qu’il a rencontré, et fa çonné à Cannes, dès ses 15 ans. "Pour éviter les écueils, il a pris les choses par ordre: il a observé, étudié, fait sa formation, passé des diplômes…et commencé avec les jeunes du Real. Ça, c’est la clé. Là où beaucoup d’anciens joueurs pensent qu’ils n’ont pas besoin decommencer par le début, grâce à leur expérience du terrain, Zidane a su avoir l’humilité de démarrer de zéro."
Zidane dirigirá al Castilla la temporada 2014/2015 http://t.co/jYHC6wha4I #halamadrid #LaFábrica pic.twitter.com/3kgtwBzPfY
— Real Madrid C.F. (@realmadrid) June 25, 2014
Au début de la saison 2014-2015, Zidane est donc intronisé entraîneur de l’équipe B du Real Madrid, la Castilla. "A partir du moment où il a su avec certitude qu’il voulait entraîner, il a mis beaucoup d’application et de professionnalisme dans ce qu’il faisait",embraye Guy Lacombe. "Zidane ne fait jamais les choses àmoitié. Il veut pleinement réussir dans son métier, et il sait se donner les moyens pour y parvenir. Il s’est notamment mis ensituation, et en danger, en commençant par travailler avec les jeunes de la Castilla. Ce n’était pas évident. Mais pour moi,c’est précisément ce qui a permis l’éclosion du grand entraîneur qu’il est aujourd’hui."
Après une première saison avec la Castilla, où il manque de deux points la montée en deuxième division, Zidane est courtisé en France, du côté de Bordeaux. Mais l’homme jure fidélité au club de sa vie, le Real,sans doute en raison de la force de persuasion d’Ancelotti. "Je vais continuer encore une saison avec le Castilla", racontait ainsi Zidane à l’époque. "C’est ce que j’ai envie defaire maintenant. Je suis quelques jours en repos mais je vais tout de suite préparer la saison prochaine. J’avance doucement. Je ne me projette pas. Je n’ai aucune ambition pour le moment. Je suis avec le Castilla. Après, on verra."
"Bien sûr, j’ai passé mes diplômes pour entrainer une équipe de première division. Maintenant, quand ça se fera, avec qui et comment ? Je ne me pose pas encore la question maintenant."
La pomme ne tombe jamais loin de l’arbre... Zinedine ne se repose donc pas sur ses lauriers, peaufine son équipe et affirme son autorité. Il défend ses hommes. Comme Karim Benzema, suspendu d’équipe de France suite à son implication présumée dans le scandale de la sex-tape de Mathieu Valbuena. "C'est le meilleur joueur français", réagissait l’ancien numéro 10. "Karim attend ça depuis très longtemps, parce qu'il a envie de jouer avec l'équipe deFrance. Ca peut être un plus pour lui, c'est sûr."
Les succès sont au rendez-vous. Évidemment, est-on tenté d’écrire.
Qu’est-ce quipourrait bien se mettre en travers de la route de l’extraterrestre Zidane ? Pas grand-monde ou grand-chose. En Liga du moins,puisque le Real Madrid retrouve un titre de champion, qui lui échappait depuis 2012. Soit une éternité en Castille.
"Quand il est arrivé, l’an passé, nous n’attendions pas grand chose de lui", admettait cette semaine Cristiano Ronaldo. "Personne ne lui a trop mis la pression, car nous étions loin des premiers du classement. Cette saison, il est reparti de zéro, et il a su prouver qu’il est en passe de devenir un grand entraîneur. Je l’admirais déjà quand il était joueur. Aujourd’hui, je l’admire d’autant plus, car c’est quelqu’un de très positif. C’est un bosseur, et il est très respectueux des joueurs."
"Pour moi, c’est clair : la réussite de l’équipe, on la doit à Zidane, et à l’excellent travail qu’il réalise. Tous les joueurs sont ravis de s’entraîner avec lui."