Depuis 2001 et la folle épopée européenne d'Anderlecht, aucun club belge n'a réussi à vraiment emballer à l'étranger. Un euphémisme... C'est donc aux équipes nationales que revient le privilège de jouer aux vitrines du foot noir-jaune-rouge. Très vite, la nouvelle philosophie mise en place par l'Union belge est implantée dans les catégories d'âge. Exit le 3-5-2 monolithique, place au 4-3-3 et à la zone. En corollaire, le déroulement des sessions d'entraînement est considérablement bouleversé. « Avant, il y avait un échauffement, on courait, on faisait quelques passes, quelques tirs au but, puis un match », résume Jean-François de Sart. « Il y a plus de recherche et d'opposition aujourd'hui, en fonction du thème choisi pour l'entraînement. C'est pour ça qu'il est primordial de former de bons éducateurs ».
Avec l'envie, donc, de mettre fin à ce poncif du Belge besogneux, volontaire, mais finalement peu technique, voire carrément « bourrin » dès le départ. « À partir de 98-99, on a obligé nos entraineurs d'équipes nationales de jeunes à jouer en 4-3-3 », raconte Bob Browaeys, qui se rappelle des réactions incrédules de ses homologues à l'époque. « C'était un peu révolutionnaire, parce que beaucoup de gens disaient "mais la Belgique ce n'est pas 4-3-3, c'est 4-4-2 pour obtenir des résultats". Mais on a dit qu'il fallait s'en foutre du résultat, parce que la formation des joueurs, c'est former des joueurs, pas des équipes pour gagner des matches. Au début, c'était difficile de trouver des bons 7 et 11, mais au bout de quelques années, les clubs ont vu ça, ils ont commencé à jouer en 4-3-3 en jeunes. On leur a montré l'exemple ».
Dotés d'un style dominant, où la possession de balle est une priorité, les Belges détourent petit à petit leur propre style. Un must, selon Bob Browaeys: « Si tu regardes les U15 puis les U18, tu dois directement voir que ça, c'est la Belgique. Même si on joue contre la France, tu dois voir ça. Le gardien et les défenseurs doivent trouver des solutions footballistiques. On développe alors des défenseurs qui doivent être forts au niveau du football, pour s'infiltrer, trouver des solutions… C'est terminé de demander seulement des qualités défensives. Et si on a la possession, c'est aussi plus agréable, surtout pour les jeunes. À l'époque, on jouait avec un bloc medium. Si on jouait contre l'Espagne, on disait "ok, l'Espagne, c'est très fort, on va glisser, basculer, attendre puis jouer le contre". On essayait de construire, mais pas de la même manière que maintenant. Aujourd'hui, même si c'est contre l'Espagne, on joue le pressing haut, et quelques fois on a même plus de possession de balle que l'Espagne. On joue contre des grands pays, et si nous jouons le pressing haut, leur gardien joue des longs ballons. Eux, ils ne vont pas construire ».
« L'avantage, c'est que les internationaux d'aujourd'hui sont passés dans les équipes de jeunes, et ils connaissent les automatismes du système et du 4-3-3 », ajoute Michel Sablon. « Et en plus, maintenant, les joueurs se connaissent, ce qui a permis d'améliorer encore nos résultats . Aujourd'hui, quand l'équipe belge monte sur le terrain, elle "prend place". Ça veut dire qu'elle en impose. Le renversement, c'est qu'on a maintenant une équipe qui a son identité, et pas seulement une identité en réaction. On a débuté avec les jeunes. Et jouer sans libero à cette époque-là... On jouait contre les Allemands, ça rentrait hein ! Il y a deux ans, fini, plus personne ne rentrait. Il y avait tellement d'automatismes dans l'organisation de la zone qu'on ne laissait presque aucune occasion de but aux adversaires. Quand on voit jouer les U17, Browaeys a changé quatre, cinq positions d'un match à l'autre et ça joue à nouveau bien, avec une belle circulation du ballon. Ils ont vraiment l'habitude, maintenant, de jouer en 4-3-3, et Marc joue aussi dans ce système. Il y a évidemment ce groupe talentueux, mais il y a aussi le système et la formation qui jouent leur rôle. Et quand tu mets tout ça ensemble, tu as une équipe comme tu la vois maintenant ».
Pour arriver à faire rougir la Rojita de jalousie en lui « piquant » son cher jeu de passes courtes, l'instauration de phases d'opposition lors de petits matches est essentielle. Des duels 5vs5, 8vs8 puis 11vs11 qui permettent aux jeunes d'acquérir cette visualisation de l'espace qui s'offre à eux. Un double losange censé pousser les apprentis footeux à toujours être démarqués. On est bien loin du football « à la belge », qui misait avant tout sur ses contres pour lancer une hypothétique attaque gagnante.
Pour maximiser l'efficacité lors des entraînements, il est clairement demandé aux coaches de mettre l'accent sur le pressing pur et dur, très haut sur la pelouse. « Parce que si c'est contre un pressing bas, c'est très facile pour le gardien de donner la balle aux centraux », explique Browaeys.
Les débuts sont certes difficiles, mais cette petite révolution va de pair avec l'arrivée d'un certain professionnalisme dans les plus hautes sphères du foot belge. « Du temps de Wilmots, à dix-huit ans, on s'entrainait trois fois par semaine », poursuit de Sart. « Aujourd'hui, à quinze ans, c'est le double. Donc, à dix-huit ans, on peut s'imaginer le nombre d'heures de pratique qu'ils ont. Le travail finit toujours par payer. Il y a également une meilleure spécialisation, de meilleures techniques d'entraînements, plus spécifiques, car la science a évolué. C'est mieux développé au niveau des entraînements physiques, avec des exercices de musculation. Aujourd'hui, il faut développer les enfants pour former des athlètes. Pour jouer deux matches par semaine, il faut en être un... » Pas question donc, de se contenter d'artistes aux pieds d'argile...
Outre des données de plus en plus précises sur l'évolution des joueurs, la Fédération met sur pied un programme de Foot-Élite (voir plus loin), afin de parfaire encore un peu plus la formation des jeunes aspirants internationaux. Imbriqués dans une structure scolaire bien déterminée, ils apportent un plus indéniable aux équipes nationales espoirs. « La plupart des joueurs néerlandophones de l'équipe nationale sont en Top Sport School (l'équivalent néerlandophone des Foot-Élite). Il y a donc une plus grande maîtrise, plus de contacts entre les entraîneurs et les joueurs », indique Jean-François de Sart. « Mais l'objectif de l'équipe nationale est de donner de l'expérience internationale et un niveau supérieur à ce qu'on a en championnat, pas de former les joueurs... »
Outre le grand chambardement opéré par le plan Sablon, l'une des volontés des huiles de la fédération était également d'uniformiser une formation qui dépendait jusque là de la qualité d'éducateurs pas toujours détenteurs d'acquis techniques et tactiques requis.
Mais certains grands clubs resteront toutefois en marge de cette réforme. À Anderlecht, on a surtout joué sa carte perso, tout en effectuant une grande remise en question il y a une petite décennie. « On a épluché pendant plus d'un an la façon dont on éduquait les joueurs », explique Jean Kindermans. « On a essayé d'installer petit à petit une culture de travail, des entrainements spécifiques, une collaboration avec les écoles, une augmentation substantielle du nombre d'heures d'entraînements, qui font qu'aujourd'hui, on se situe à un très bon niveau. Le plan Sablon a sûrement eu de bonnes influences, mais dire qu'il a été introduit au sein du club est exagéré. »
L'éclosion d'éléments comme Romelu Lukaku, revendu à Chelsea pour dix-huit millions d'euros, mais également Davy Roef, Andy Kawaya, Leander Dendoncker, etc. indique que le programme Purple Talents instauré par la maison mauve porte ses fruits. « On a essayé de trouver un bon équilibre entre la culture technique, le physique et les efforts », poursuit le boss de l'académie anderlechtoise. « Au niveau de la condition physique, on a fait un gros pas en avant, avec un plan de formation pour prévenir les blessures en fonction des catégories d'âge. Ce qui nous permet d'introduire des garçons de six à huit ans dans un multimove. Deux, trois fois par semaine, les enfants touchent peu de ballons, mais font plutôt ce qui est gymnastique, souplesse, coordination, danse, rythme. On essaye d'innover. »
Anderlecht n'a pas le choix. Pour perdurer et conserver son efficacité, malgré la concurrence féroce opérée par les clubs anglais (remember les « affaires » Januzaj et Musonda »), le champion de Belgique en titre ne peut qu'activer encore et encore son réseau bruxellois pour amasser toujours plus de matière brute dans les environs de la capitale. « On est content lorsqu'un jeune talent passe en équipe première, mais on pense déjà à former les suivants », selon Jean Kindermans. « On essaye de travailler de la façon la plus compétente possible, pour amener structurellement, chaque année, un ou deux joueurs vers le noyau A. Mais c'est à eux de trouver leur place car il y a vingt, vingt-cinq professionnels au sein du noyau anderlechtois. Ce n'est donc pas facile. Certains reniflent (sic), frappent à la porte mais très peu arrivent à l'ouvrir et à s'installer définitivement. Il faut donc rester vigilants, "up to date", penser à demain et pas à hier. »
Si Anderlecht se distancie de la Fédération (tout comme le Standard, qui mise désormais exclusivement sur son académie Robert Louis-Dreyfus), un lien très fort unit les deux formations prônées depuis une décennie maintenant: les joueurs doivent avant tout devenir des hommes.
« Dans le Foot-Élite, il y a des réunions avec les profs pour parler des aptitudes », raconte Felice Mazzù. « Des évaluations au niveau des entraînements qui sont réalisées tous les X temps. Elles sont répertoriées à l'école. Les évaluations à l'école sont répertoriées au niveau du Foot-Élite. Il y a ensuite une réunion collective pour déterminer si l'enfant passe le cap. En ce qui concerne le club où joue l'enfant, c'est le même processus. Il y a d'abord une collaboration au niveau de la charge de travail. Car en Foot-Élite, il y a une charge quasiment doublée par rapport à un « simple » joueur en club. Il y a donc une gérance à faire avec le préparateur physique du club, le coach du club et le formateur du Foot-Élite. Il faut éviter qu'il y ait une charge de travail qui pourrait amener l'enfant à être blessé constamment plus tard. Il y a une vraie collaboration triangulaire entre le club, le Foot-Élite et l'école ».
« La plus-value du Purple Talents, c'est le taux de réussite: il est de plus de 90% », ajoute Jean Kindermans. « On a des garçons qui, dès le début des humanités sont habitués à étudier, à faire des efforts sous pression. Ils sont amenés à se remettre en question chaque soir. Il faut partir du principe qu'il y a un petit pourcentage, peut-être moins de 10% de joueurs, qui passeront professionnels. Il faut même faire une différence entre ceux qui pourront glaner en dix ans suffisamment d'argent pour toute une vie et ceux qui évolueront à un niveau plus modeste et devront travailler après leur carrière. À ce moment, quelqu'un qui a été habitué plus jeune à planifier, à travailler, qui a un diplôme d'humanités supérieures, a beaucoup plus de chances d'y voir clair une fois sa carrière terminée. Je vois trop d'anciens joueurs de foot pros qui une fois atteint trente-cinq, quarante ans, sont complètement démunis, se cherchent. Les jeunes générations que nous éduquons depuis huit, neuf ans maintenant, ont 90% de chance d'obtenir leur diplôme d'humanités et 10% de devenir professionnels. »
Tout au bout de l’interminable Collegelaan, sorte de défilé chico-banlieusard où les haies impeccablement taillées souffrent à peine du passage incessant d’adolescents sur cette avenue des Collèges qui porte tellement bien son nom, le Sint-Jan Berchmans College est le fleuron des écoles sportives limbourgeoises. Le surnom d’école des champions ne serait certainement pas usurpé pour un établissement estampillé « Foot-Élite » qui, en plus d’avoir accueilli Divock Origi, Thibaut Courtois, Koen Casteels, Steven Defour, Yannick Ferreira-Carrasco ou Jelle Vossen, a sans doute sauvé la carrière de Kevin De Bruyne.
« À quatorze ans, Kevin De Bruyne n’était pas repris à Genk. Chez nous, à la Fédération, on en a discuté » se souvient Michel Sablon. « On l’a gardé en Foot-Élite, parce que c’était un bon joueur. L’année suivante, il est rentré à Genk. La suite, on la connaît. »
Le roi de la dernière passe chez nos voisins allemands doit donc une fière chandelle à ce système de Foot-Élite, développé en même temps que la Vision 2000, avec notamment un certain Felice Mazzù à la baguette : « L’objectif, à l’époque, c’était de faire une mise au point, de mettre en place un programme pour que tous les Foot-Élite de Belgique travaillent de la même manière, suivant la nouvelle philosophie de la Fédération. » Un coup d’œil vers l’étranger et la contribution de plusieurs personnes rompues aux méthodes pédagogiques permettent la mise en place d’un nouveau système de formation, axé sur « l’acquisition des bases » en dehors du cadre du club. « On a alors créé des programmes avec des fichiers, où on devait travailler les techniques de base individuelles (les basics) et collectives (les team-tactics). »
« L’idée, c’était de toucher le plus grand nombre possible d’enfants en Belgique » poursuit Felice Mazzù. Le résultat, c’est donc ce projet « lancé en Flandre en 1998, et en 2000-2001 du côté wallon » explique Bob Browaeys. « À l’heure actuelle, il y a huit écoles qui regroupent environ 300 élèves qui suivent ces cours de football. » Et les effets sont évidents : « Grâce au Foot-Élite, on a triplé le nombre d’heures d’entrainement par semaine » explique Michel Sablon. « Pas sur le plan physique, mais surtout au niveau de la technique en mouvement, des gestes de base. Le rôle du Foot-Élite, c’est vraiment cette formation individuelle. »
Jean-François de Sart donne l’exemple du Collège Sainte-Véronique de Liège, qui collabore très tôt avec le Standard voisin : « Le directeur de l’école a adapté son offre scolaire pour que les jeunes du Standard puissent s’entrainer trois ou quatre fois le matin, en plus des entrainements du soir. Il y a donc eu une augmentation de la quantité et de la qualité des entrainements. » « Ces enfants ont plus d’heures d’entrainement, et donc plus de chances de progresser » confirme Mazzù. Des séances dispensées par des entraineurs formés et payés par la Fédération, qui travaillent donc en harmonie avec la philosophie prônée au sein de la Maison de Verre. « Pour nous, c’était un laboratoire idéal pour développer notre vision, et confirmer par la pratique que nous étions sur la bonne voie » concède Bob Browaeys.
En permettant à l’enfant de jongler entre les cours et le ballon, le Foot-Élite offre des séances surtout basées sur « la technique, puis la qualité tactique à partir d’un certain âge » décrit Felice Mazzù. Un bonus hors du club qui n’est pas offert à tous : « Il y a des critères de sélection » explique l’actuel entraineur de Charleroi. « Ces critères d’entrée sont surtout techniques : on les juge sur des exercices pied gauche-pied droit, sur leur technique de dribble, de passe et les tirs au but. Évidemment, il y a aussi des formes de matches pour voir comment l’enfant se déplace, comment il réagit en situation réelle, se comporte en compétition… Tout est fait pour en arriver au match. »
Une méthode qui a d’ailleurs eu ses excès, à une époque : « Au début, les écoles de Foot-Élite jouaient des matches entre eux » rappelle Michel Sablon. « Le but devenait d’être le meilleur des Foot-Élite. Alors, j’ai dit qu’il fallait arrêter ça, former des équipes ne nous intéressait pas du tout. On était là pour former des joueurs. »
Un rôle que la Fédération a rapidement laissé entre les mains des clubs : « Le but, c’était que les clubs reprennent dans leur giron ces systèmes » confirme Michel Sablon. Du côté d’Anderlecht, on n’a pas attendu le feu vert fédéral pour tourner le système à la sauce mauve : « Il n’y a pas d’école de ce type à Bruxelles » explique un Jean Kindermans visiblement pas friand du dispositif. « Les néerlandophones doivent se déplacer à Louvain, et les francophones, depuis que Tubize n’existe plus, je ne sais même pas où ils devraient aller. Anderlecht a tenté d’anticiper, et a créé le Purple Talents voici déjà huit ans. »
Un système maison qui se partage entre deux écoles bruxelloises (une francophone, une néerlandophone) et dont les fleurons se nomment Lukaku, Tielemans ou Kawaya. « Les enfants ont trois ou quatre plages horaires en journée qui sont libérées pour pouvoir travailler avec des entraineurs de chez nous. Ce n’est donc pas un Foot-Élite, où il y a plusieurs enfants qui sont issus de plusieurs clubs sous la tutelle de coaches qui respectent la philosophie de l’Union belge. Anderlecht, comme de plus en plus d’autres clubs, prend son propre chemin et crée son propre environnement scolaire pour jumeler sport et études. » Une approche qui simplifie la relation triangulaire club – Foot-Élite – école, mais qui n’est pas réalisable par tous les clubs. Pour ceux-là, et pour les Kevin De Bruyne qui pourraient se perdre en cours de route, le Foot-Élite reste un instrument de choix.
Depuis 2009, l’URBSFA, suivant le modèle d’autres fédérations sportives, est divisée en deux ailes, une francophone (ACFF) et une néerlandophone (VFF). Tous les clubs au sein de chaque région linguistique, qu’ils évoluent au niveau national ou provincial, en sont membres.
L’ACFF est présidée par Gérard Linard qui vient de renforcer son département technique avec l’arrivée, le 1er octobre dernier, de Daniel Boccar dans le rôle de directeur. Un homme d’expérience puisqu’il fut notamment entraineur intérimaire et directeur technique au Standard avant de rouler sa bosse dans d’autres clubs de la région.
« L’ACFF s’occupe du football amateur mais surtout, elle organise et échelonne le football chez les jeunes », explique-t-il. « Il y a quatre départements généraux : les “grassroots”, le Foot-Élite-Études, la formation provinciale des jeunes et l’école des entraineurs », poursuit-il.
Les “grassroots” sont de l’initiation et de l’animation de base. Ils s’adressent aussi bien aux jeunes qu’aux défavorisés en passant par les vétérans et les dames. « Le football belge est une pyramide qui repose sur un football de base qui se doit d’être sain. Si ce n’est pas le cas, l’élite de ce sport que nous aimons tant ne peut jamais s’épanouir. Sans ce football de base qui représente 90 à 95% de la pyramide, il est utopique de prétendre décrocher la lune autour de laquelle gravitent les grands joueurs », explique Xavier Donnay qui est en charge de ces “grassroots”.
Les prérogatives du Foot-Élite-Études (FEE) et la formation provinciale des jeunes (FPJ) sont pris en charge par Thierry Siquet, ancien joueur expérimenté de D1 et qui fut notamment entraineur de l’équipe première de Charleroi et directeur technique des jeunes de Virton jusqu’il ya peu. Chaque province wallonne compte un responsable qui est sous la “tutelle” de Thierry Siquet.
La FPJ suit assez bien les lignes directrices tracées par le plan Sablon. Elle travaille dans le but de mieux trouver des joueurs talentueux à partir de la D3. Plutôt que de les scouter dans leur club, elle les détecte en les faisant jouer ensemble et contre des équipes de clubs. Un soin particulier est accordé, tout comme au niveau des équipes nationales, aux early mature et aux late mature. Les critères de détection du talent sont les six mêmes que pour les équipes nationales.
En incluant les joueurs les plus talentueux dans la FPJ, ces derniers auront plus de chances de participer aux sélections du Foot-Élite-Études. Ainsi, ils obtiendront le statut d’espoir sportif et pourront intégrer une école donnant des formations sportives parmi lesquelles le football. Le but étant qu’un jeune talent n’évoluant pas forcément pour une grande formation puisse intégrer le giron des équipes nationales de jeunes.
En Wallonie, on recense 3 centres de Foot-Élites (Mouscron, Mons et Liège), ce qui représente 94 joueurs, 6 entraineurs et 3 entraineurs des gardiens, alors que la Flandre en compte 5 (Bruges, Gand, Genk, Wilrijk et Louvain), ce qui représente 243 joueurs, 15 joueurs et 5 entraineurs des gardiens.
L’équivalent néerlandophone de Thierry Siquet est Bob Browaeys, qui est aussi entraineur des U17 belges. « En Flandre, les compétitions de jeunes sont basées sur des critères de qualité. Au niveau de la 3e division, ça ne dépend donc plus de l'équipe A. Si celle-ci descend en promotion, ça n'a plus d'influence sur la formation des jeunes et sur le niveau où leurs équipes jouent leurs matches de compétition. Pour évoluer en inter-provincial, le club doit avoir réalisé un audit et obtenu trois ou quatre étoiles. Pour le niveau provincial, il faut deux étoiles et les autres équipes évoluent en régional », explique le directeur technique de l’aile néerlandophone.
Les mêmes règles sont appliquées au niveau francophone, mais il existe certains problèmes avec les comités provinciaux. « Il y a encore trop de gens qui ne sont pas des techniciens et qui décident du déroulement des compétitions. Ils ont par exemple organisé des compétitions avec un système de montée et de descente, ce qui va à l’encontre de notre philosophie. Surtout avec le soin que nous voulons apporter au développement des late mature », développe Bob Browaeys qui espère que la récente nomination de Daniel Boccar comme directeur technique de l’ACFF permettra de continuer les efforts entrepris.
« Il y a pour l’instant pas mal de problèmes, notamment avec l’Union Belge, qu’on doit essayer de régler. On a pas mal de réunions pour le moment et les choses pourraient bouger dans le bon sens dans les prochaines semaines », affirme Daniel Boccar.