L’air est vif et humide en ce jeudi de mars, sur les terrains qui bordent le Tennis Club Le Chalet, en plein cœur du parc de la Woluwe. Petit à petit, des gens se réunissent sous la lumière jaunâtre des spots qui éclairent l’endroit. Tous sont venus pratiquer leur passion : l’ultimate frisbee. Ça parle néerlandais et français, avec ou sans accent flamand. L’ambiance est conviviale pour cette soirée de "mini hat", un terme qui désigne une série de matches où joueurs de tous niveaux se mélangent et s’affrontent pour le plaisir du jeu.
"Qui reste pour boire une bière après ?", demande François T’Sas, le président des Ixelles Air Riders qui dirige les opérations. Quelques doigts se lèvent. Dans la foulée, l’homme constitue les équipes au hasard. "C’est un sport très simple à comprendre quand on n’y connaît rien, nous assure Jonathan, un professeur d’éducation physique passionné d’ultimate depuis cinq ans. Le but du jeu, c’est d’attraper le disque dans la zone adverse". "Tout le monde connaît le principe de la zone ?", demande alors un autre joueur confirmé avant de donner quelques explications.
Les règles de l’ultimate frisbee et ses valeurs principales expliquées en une vidéo :
Le frisbee est né un peu par hasard dans les années quarante sur le campus de l’université de Yale, aux Etats-Unis. Des étudiants ont commencé à se lancer les uns aux autres des moules à tarte de la "Frisbie Pie Company". En une vingtaine d’années, le sport s’est divisé en différentes disciplines, dont l’ultimate qui se joue en intérieur et en extérieur (sur sable ou sur herbe). En ultimate frisbee, les équipes peuvent être mixtes et il n’y a pas d’arbitre pour superviser les rencontres.
"C’est important de pouvoir bien s’expliquer", souligne François T’Sas. Car les litiges entre joueurs se règlent par la discussion. Le fair-play est une valeur fondamentale. De nombreux participants nous expliquent d’ailleurs qu’ils ont abandonné le football au profit de l’ultimate grâce à ça. "J’en avais marre des matches de foot où on simule pour s’attirer les faveurs de l’arbitre. Une autre grosse différence c’est qu’on ne se réjouit pas des erreurs de l’équipe adverse et qu’on applaudit aussi quand ceux d’en face marquent un point", se félicite un fan.
Prochaine étape pour les Belges : les championnats du monde qui auront lieu à Londres en juin prochain, soit presque un an après la reconnaissance officielle de la discipline par le Comité International Olympique. "On s’est déjà bien illustré aux championnats d’Europe l’année dernière", se félicite le président des Ixelles Air Riders. Je suis curieux de voir de quoi on va être capable au niveau mondial. On se prépare depuis bientôt un an. Il y a quand même tout un processus avec beaucoup de préparation physique..."
2016