Le populaire Daring, le vieux Racing de Bruxelles, le " bon petit White " : tous forgèrent, à leur manière, le caractère et l'identité du Racing White Daring de Molenbeek.
Ce "nouveau" club mis sur pied par Jean-Baptiste Lecluse et Jean Gooris avait pour ambition de contester la domination d'Anderlecht En 1975, deux ans après la fusion, les Coalisés marchent sur la Belgique pour le plus grand bonheur d’un stade Machtens plein à craquer au moment de célébrer ses héros lors du dernier devoir de la saison.
En chef d’orchestre, Félix Week avait dirigé cette sublime partition de 4-3-3, avec au piano un Johan Boskamp sublimant les violonistes qu’étaient Willy Wellens, Benny Nielsen et Maurice Martens, pendant qu’Odilon Polleunis, Jacques Teugels et Eddy Koens s’occupaient des percussions. Le temple était gardé par Nico De Bree bien épaulé dans son travail de protection par ce libéro de charme qu’était Kresten Bjerre.
Le plus marrant dans ce concerto étant la présence Boskamp, arrivé par erreur alors que Lecluse avait des vues sur un autre Néerlandais portant un nom très proche. Heureusement, le hasard fit très bien les choses.
Roi de Belgique, le RWDM veut aussi en imposer sur la scène continentale à l’heure où le voisin mauve soulève sa première Coupe des vainqueurs de Coupes. Et les Coalisés réussissent leur pari lors de la saison 1976-77 en atteignant le dernier carré après s’être offert Schalke 04 et Feyenoord. Eliminé par la règle du but à l’extérieur après deux partages contre l’Athlétic Bilbao, le RWDM connaît le même sort la saison suivante contre Carl Zeiss Jena, cette fois dès les 1/16e de finale. Reste cette performance d’avoir aligné quatorze rencontres européennes d'affilée sans défaite.
En coulisses, l’état de grâce est déjà terminé. En conflit avec avec Gooris, qui claque la porte en 1977, Lecluse, demeuré seul aux commandes, connait ses premiers déboires financiers. Le RWDM doit se séparer de ses meilleurs éléments, lui qui avait déjà compris un peu avant qu’il ne rivaliserait jamais financièrement avec Anderlecht. Le transfert de De Bree à la seule demande de Raymond Goethals en étant la preuve éclatante.
La décennie 80 est marquée par deux relégations suivies d’autant de remontées avec le titre de champion en poche. Au début des nineties, le club pense retrouver de sa superbe avec la reprise par CIB où l'on retrouve un certain Johan Vermeersch. Avec René Van der Eycken à sa barre, Molenbeek retrouve l'Europe grâce à sa 4e place à la fin de la saison 1995-96. Ce renouveau inattendu d'une génération emmenée par les Vandersmissen, Rosez, Wuyts et Pierre sera de courte durée. La nouvelle tribune du stade Machtens a engendré de terribles luttes internes et augmenté le gouffre financier.
Vint ensuite le quatrième changement de Daniel Renders, les saltos de Wesley Sonck et un bref passage en D2 avant la radiation du matricule 47 en 2002. La vraie mort du RWDM. N'en déplaise à Vermeersch et à ce groupe de supporters qui tenteront en vain de faire revivre ce club mythique.