Bernard GUSTIN

Bernard GUSTIN
CEO de Brussels Airlines

« Si le cas se présente, il faut pouvoir tout mettre dans une caisse et partir... »

« On est très orienté coût. Donc, pas de dépense excessive en terme de bureau et de fourniture »

« J'aime avoir des photos de membres du personnel »

« Quand je dois vraiment me concentrer, il m'arrive de me réfugier à mon domicile »

« J'ai fait le pari de ne m'encombrer d'aucun attribut du pouvoir »

DH.be:

Que faites-vous principalement dans votre bureau ?

Bernard GUSTIN :

« Il y a deux parties. Mon bureau personnel qui me sert pour préparer mes dossiers et mes réunions. Pour moi, un CEO doit toujours être fin prêt sur les sujets qu'il traite. La seconde partie du bureau occupée par une grande table qui sert pour des réunions à plusieurs. Donc, il y a un aspect forum et un aspect étude à mon bureau »

Pas de trace d'un grand écran sur votre bureau. Vous avez opté pour un simple pc portable.

« Je suis extrêmement mobile. En plus du portable, je possède aussi un MacBook Air. Sinon, je travaille beaucoup avec mon iPad. C'est probablement un héritage de mon passé de consultant qui m'imposait d'être en permanence chez le client. J'avais donc mon bureau tout le temps sur moi. C'est vrai, j'ai peu de matériel fixe. »

Fixe, le téléphone l'est encore sur votre bureau...

« Je suis l'un des derniers à en posséder un chez Brussels Airlines. Les gens doivent penser que je suis trop idiot pour pouvoir m'en passer (rire). En général, je téléphone directement via le pc car toute l'entreprise est reliée par Microsoft Lync. De toute façon, 80% des appels que je passe se font via mobile. »

Un bureau reflète-t-il la personnalité d'un patron ?

« Malgré le grand nombre d'heures passées dans mon bureau, je n'y accorde pas plus d'importance qu'il n'en faut. L'esprit est le suivant: le jour où je bougerai, il faudra que cela se passe rapidement. Me ressemble-t-il ? Je suis patron d'une compagnie aérienne et mon bureau donne sur les pistes... Il ressemble déjà à mon activité ! Je possède deux grandes maquettes symboliques. Une reproduction de l'Avro qui nous a sauvé en 2001 car la flotte en était essentiellement composée. Et une autre reproduction d'un avion de la Lufthansa qui est devenue actionnaire du groupe. Enfin, mon bureau me ressemble aussi car il y a du désordre. »

En visite chez un autre patron, êtes-vous attentifs à son bureau, à son environnement de travail ?

« On peut prendre cela comme une soupe marketing... mais j'ai pris le pari de ne m'encombrer d'aucun attribut du pouvoir. Pour moi, il faut pouvoir tout mettre dans une caisse et partir. Attention, je souhaite rester dans ma mission le plus longtemps possible. Un bureau, c'est un outil de travail de la société. Brussels Airlines fait attention à maintenir ses coûts à un niveau raisonnable. Il serait mal venu d'utiliser des budgets importants en meubles et autres fournitures pour ce bureau. Cela fait partie de la culture d'entreprise. Je ne nie pas que nous sommes quelque peu atypiques. Les choses qui ont de la valeur sont de toute façon soit personnelles, soit sentimentales dans mon esprit. Il faut se sentir surtout bien dans son bureau avec des choses qui vous tiennent vraiment à coeur.»

Un bureau qui vous aurait impressionné durant votre carrière ?

« J'aime beaucoup le bureau de mon président Étienne Davignon. C'est un véritable fourbi ! Tant de souvenirs personnels et professionnels sont réunis dans un désordre gentiment organisé. »

Quels hôtes importants avez-vous reçu dans votre bureau Bernard Gustin?

« De nombreux chefs d'État dont ceux des pays africains récemment touchés par Ebola. Je me souviens aussi de la venue du prince Philippe dont, petite anecdote, je voyais lorgner le regard vers les pistes. Notre roi est un passionné d'aviation et un vrai pilote. Sans oublier un grand nombre de ministres des Affaires étrangères et des Transports. »